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Table-ronde de la Commission des Marocains Résidant à l’Etranger (Isti

Préservation de l’identité marocaine et sauvegarde des droits politiques

Préservation de l’identité marocaine et sauvegarde des droits politiques
La Commission des Marocains Résidant à l’Etranger a organisé mercredi 27 octobre 2004 au siège central du Parti de l’Istiqlal, une table-ronde pour débattre de la nécessité et l’opportunité de mettre en place un Conseil supérieur des MRE dont le rôle central sera d’assurer la continuité des liens politiques, culturels et sociaux des ressortissants marocains à l’étranger avec la mère-patrie.
Certains de ces liens étant rompus, comme l’illustre la question de l’éligibilité et la participation aux élections nationales, la commission se fait un devoir de rechercher et proposer les solutions adéquates. Mais, comme le démontreront les interventions dans le cadre de cette table-ronde, ce n’est pas là toute la question. D’autres sujets d’inquiétude sont abordés toujours dans l’esprit de préserver l’identité nationale des millions de Marocains soucieux de toujours le demeurer sans discontinuité, dans le temps ou l’espace.

Prenant la parole au début, le président de la commission des MRE, M. Rachid Khoudari, a fait un exposé synthétique des étapes parcourues par le dossier des ressortissants marocains à l’étranger depuis le milieu des années 80 où les instances officielles avaient réalisé un saut qualitatif d’abord en instituant leur représentativité parlementaire (1984-1992), puis par la création décidée par Feu S.M. le Roi Hassan II du Fonds de Solidarité au profit des Travailleurs Marocains à l’Etranger.

Le même fonds qui donna naissance, 3 ans et demi plutard, à la Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger. Laquelle initiative a été précédée en mars 89 par la création de « La Banque de Travail ».

Rachid Khoudari a par la suite regretté le transfert des attributions du ministère chargé des affaires des Ressortissants Marocains Résident à l’Etrange, relevant de la Primature, à la Direction des Affaires Consulaires et Sociales (DACS), dépendant du ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération, et dont l’action se limite à certains aspects administratifs ordinaires. Il a d’autant déploré le vide institutionnel provoqué en 1997 par l’abrogation du département chargés des Affaires des MRE que les problèmes de ceux-ci, très diversifiés, ont connu un accroissement.

Puis abordant la question des élections du 27 septembre 2002, il a souligné avec force le sentiment de frustration qui s’est emparé des ressortissants marocains suite à leur exclusion de l’exercice du droit constitutionnel de s’inscrire sur les listes électorales afin par la suite de pouvoir voter ou se porter candidat. Dans le même cours d’idées, il a rappelé la proposition faite par le groupe istiqlalien pour l’Unité et l’Egalitarisme à la Chambre des Conseillers, lors de la législature 1997-2002, visant l’amendement de la loi organique 32-97 afin de permettre aux MRE d’avoir des représentants élus au sein de ladite Chambre.

Il a également souligné la satisfaction à l’appel du Parti de l’Istiqlal par la mise en place, qui a accompagné l’avènement du gouvernement de novembre 2002, d’un ministère délégué auprès du ministre des AE chargé des Ressortissant Marocains Résidents à l’Etranger. Et ce, avant de rappeler une revendication de la Commission devant le 14ème congrès du parti consistant en la création d’un Conseil Supérieur des MRE. Revendication qui semble actuellement focaliser les efforts de la commission.

Avant son intervention sur la double citoyenneté des Marocains Résidents à l’Etranger ayant obtenu la possibilité d’accéder aux institutions des pays d’accueil du fait de leur naturalisation, M. Mohammed Larbi Messari a multiplié les exemples pour démontrer que parmi les ressortissants étrangers, les Marocains jouissent particulièrement de la confiance des électeurs dans les pays d’accueils, notamment en Belgique et en France. Parallèlement leurs voix sont recherchées lorsqu’ils ont le poids du nombre.

Toutefois, il a mis l’accent sur le fait que malgré qu’un grand nombre de MRE disposant de deux passeports se trouvent à la longue imbus des valeurs de citoyenneté et d’Etat de droit régnant dans les pays où ils ont élu domicile, il n’empêche que théoriquement ils conservent le droit d’exercer les attributs de leur citoyenneté d’origine.

Prenant la parole pour relater son expérience, en tant que diplomate qui a beaucoup côtoyé les Marocains Résidents à l’Etranger, l’ancien consul, M. Rachid Lahlou s’est interrogé sur le motif derrière l’empêchement des MRE d’avoir une issue leur permettant de s’exprimer sur leur situation, de bénéficier de la proximité des décideurs et donc d’évoluer dans de meilleures conditions, pour leur bien comme pour celui de la patrie.

Relativement à la création du Conseil supérieur des MRE il a avancé, pour en démontrer l’utilité, l’exemple des conseils Supérieurs des Ressortissants à l’Etranger existant dans d’autres pays. A titre d’illustration il a affirmé que la Tunisie s’est inspirée du projet marocain et l’a réalisé chez-elle, alors qu’il demeure au Maroc à l’Etat de projet.

L’exposé prononcé par M. Lahcen Bensassi, intervenant à la place de M. Abdelhamid Aouad, président du groupe istiqlalien à la Chambre des Représentants, était en fait une lecture exhaustive du contenu de la proposition de loi sur la création du Conseil Supérieur des MRE, et analysé les motifs ayant incité le Parti de l’Istiqlal à la formuler.

Dissertant sur le droit à la participation à la vie politique, le professeur militant Abdelkrim Belguendouz a affirmé que cela concerne quelque 3,5 millions de marocains auxquels nous rappelons tout le temps les devoirs envers la mère-patrie sans pour autant satisfaire à leur besoin de participer à la vie politique du pays.

M. Belguendouz, insistant sur la nécessité de s’occuper incessamment et sérieusement du dossier des MRE qui selon lui demeure encore non structuré, a également soulevé une question importante : est-ce que l’intérêt sera suffisamment accordé à nos concitoyens à l’Etranger de manière à ce que les générations futures ne perdent pas de vue leur marocanité et n’omettent pas, en naissant avec la nationalité du pays d’accueil des parents, de revendiquer auprès des consulats marocains leurs pièces d’identité nationale.

M. SEDRATI
Source: L'Opinion

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