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Fragilité de l’opération transit : problèmes techniques et manque de bateau.

C’est une situation que l’on n’a pas vu depuis des années. Des centaines de Marocains résidents à l’étranger (MRE) manifestaient hier leur colère, au port d’Almeria. Soit plus de 6.000 personnes toutes bloquées, faute de bateaux pour assurer le retour au bercail. Nombre d’entre eux attendent depuis au moins 4 jours, une solution à la crise qui a démarré vendredi dernier.

Très vite les autorités portuaires se sont retrouvées débordées par le flux massif des véhicules et des passagers. Les conditions d’attente sont des plus déplorables. Cinq toilettes publiques pour plus de 6.000 personnes, peu d’aires ombragées alors que la température atteint facilement les 36 degrés. Des six bateaux prévus dans le plan de flotte, seuls trois étaient en opération.

Mais c’est l’absence du Mistral qui a provoqué le plus de mal. Prévu dans le plan de flotte, ce bateau de la Comanav (Compagnie marocaine nationale de navigation) avec une capacité de plus de 2.500 passagers n’est pas opérationnel. Ce dernier est encore en cours de réparation dans les ateliers de la compagnie. Afin de pallier cette situation, la Comanav a finalement affrété, avec quelques jours de retard, un autre bateau pour le remplacer, Al Mansour. Celui-ci ayant été pris sur la ligne Tanger-Algésiras.

Actuellement, les choses seraient en train de s’arranger. Un dispositif est mis en place afin d’assurer la traversée à quelque 13.000 passagers/jour. Mais, les responsables craignent de ne pas répondre à toute la demande, notamment le week-end prochain qui marque la célébration, le 14 juillet, de la Fête nationale française.

Cette situation permet encore une fois d’attirer l’attention sur la fragilité de l’opération Transit. Malgré un rodage certain, il faut admettre que le «moindre grain de sable» peut enrayer la machine.

Selon les autorités espagnoles, il aurait fallu mettre en place des centres d’information au niveau des voies d’accès au port d’Almeria et effectuer un déroutage vers les ports de Malaga ou Algésiras.

Perturbations
La maintenance des bateaux reste l’un des points faibles de la flotte marocaine. Et, la Comanav est battue de plein fouet par la malchance. Avec le Mistral, elle enregistre une troisième panne provoquant un ralentissement du trafic des passagers.

Déjà en mai dernier, le Marrakech Express qui effectuait la traversée entre Sète et Tanger a dû changer de cap pour Valence pour une panne technique. Toujours en réparation, ce dernier a été remplacé par le Fantasia, qui assurait la ligne de Tanger-Gênes. Une semaine après, le Marrakech a percuté l’un des quais du port de Tanger suite à un arrêt des moteurs. Le bateau a repris ses rotations depuis. En 2001 et 2002, la compagnie Comarit qui elle aussi avait eu sa part de problèmes avec le Banassa. Ces pannes nombreuses perturbent sérieusement l’opération d’accueil des Marocains résidents à l’étranger.

Ali Abjiou
Source: L'Economiste

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