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La panne du Biladi met 500 passagers sur le carreau

Un bateau pour le double de passagers. Hier, plus de 500 personnes et 220 voitures, qui devaient embarquer sur le Biladi, à destination de Tanger, sont restées à quai, s'apprêtant à passer la nuit sur place. En panne, le ferry a dû faire demi-tour, pour être réparé.
Seule une poignée de candidats à la traversée vers le Maroc a décroché un ticket pour un autre bateau effectuant le même trajet, le Berkane.

Avec leurs deux petites filles, dont l'une de 7 mois, ils ont mis deux jours, avec une nuit à Clermont-Ferrand, pour venir de la Nièvre et n'ont pas eu cette chance. Florent et Roselyne, 35 et 32 ans, patientent dans leur voiture bloquée à la gare Orsetti depuis « une heure ». Ils s'organisent. Le réchaud et les biberons sont sortis. « Je suis dégoûtée ! On nous propose de nous rembourser les 760 € qu'ont coûtés ces billets et d'embarquer, on ne sait quand, à Algésiras, au fin fond de l'Espagne, car les départs depuis Sète sont complets jusqu'à la fin de l'année », dit Roselyne, inquiète.

Ils apprendront dans la soirée que la compagnie, la Comarit, leur offre la traversée du détroit de Gibraltar et 50 € de dédommagement. Mais, pour beaucoup, ça ne fait pas le compte. « Qui va nous rembourser l'hôtel, l'essence et l'autoroute ? » Sans parler du temps perdu. Florent, son cuisinier de mari, grille une cigarette, avant d'aller à la pêche aux renseignements. Il n'est pas le seul : plus de 500 personnes et 220 voitures n'ont pu embarquer comme prévu pour Tanger.

Seuls les premiers arrivés ont pu décrocher l'une des rares places dans le Berkane. Énervée, une "recalée" explique : « On a acheté un billet sans que l'on sache quel bateau nous allions prendre. Il a donc fallu aller au guichet pour savoir si on a la chance de monter sur le Berkane. » Des centaines de passagers en souffrance attendaient ainsi hier soir, parfois dans une certaine confusion mêlée d'énervement à cause, notamment, de la lenteur des remboursements.

« Faut faire quelque chose ! Les gens sont parfois venus de loin, avec des enfants, des personnes âgées ! Qui nous payera le trajet jusqu'à Algésiras ? », questionne cet homme au commissaire sétois, Christophe Dewas, épaulé de 18 CRS. Niçoise, Héliette, 62 ans, fonctionnaire retraitée, a réservé il y a un mois, moyennant 836 €. Son billet mentionne une convocation à 15 h. Elle est furax : « Ils avaient notre numéro de téléphone. Pourquoi ils nous ont laissés venir jusqu'ici sans nous prévenir ? »

Président de l'association des usagers du port, Kamel Akan dit la même chose : « C'est aberrant de laisser ces passagers livrés à eux-mêmes ; certains viennent de Paris, de Lille ou de Belgique. Ils ont réservé depuis six mois. Il n'y a ni structure d'accueil ni d'accompagnement. Et ce genre de problème s'est produit plusieurs fois. »

Olivier SCHLAMA
Source : Midi Libre

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