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Représentativité des MRE dans les instances politiques françaises

Le grand favori et seul candidat UMP déclaré aux élections présidentielles à ce jour , Nicolas Sarkozy, «surfe sur la vague bleue». Président du parti et ministre de l’Intérieur, ce dernier a franchi un nouveau pallier en tenant récemment un discours de chef d’Etat.

Tantôt apprécié (création du Conseil du culte musulman) puis critiqué (emploi du terme «kärcher»), la communauté marocaine ne sait plus à quel saint politique se vouer. Ahmed Qerrouani, adjoint au maire à la ville de Dreux (Eure et Loire), milite pour les idées du parti «sarkozien» dans un environnement pas véritablement favorable. «Le premier combat, cela a été de faire admettre au Français moyen qu’un immigré n’est pas automatiquement de sensibilité de gauche», dit-il. Il ajoute que l’héritage de deux septennats socialistes (1981/1995) explique ces schémas de pensées. «Les socialistes ont su entretenir le mythe de la générosité du cœur.

Quant à confier des responsabilités politiques à des immigrants, cela n’a jamais été à l’ordre du jour. L’argument avancé était le manque de maturité. En fait, le Parti socialiste (PS) avait une vision coloniale» indique le MRE.

Pour lui, le déclic est intervenu en 2002 avec l’élection de Jacques Chirac et la composition de son gouvernement comprenant deux ministres issus de l’immigration (Hamlaoui Mekachera et Tokia Saïfi).

«L’UMP a traduit en acte les promesses récurrentes de la gauche. On peut se montrer critique, mais la réalité parle d’elle-même. Conscient de son déficit, le PS tente aujourd’hui de rattraper son retard pour espérer être crédible 2007 vis-à-vis de l’électorat dit musulman».

Le PS parie sur 10 députés
Ainsi, 23 circonscriptions (sur 577) ont été attribuées à des candidats d’origine maghrébine dans le cadre des prochaines élections législatives. Du côté de l’UMP, on se montre plus réservé sur le sujet. Il est acquis que la droite républicaine n’accordera que très peu d’espaces aux enfants d’immigrés pourtant bourrés de velléités. Hors champ, la garde rapprochée du président de l’UMP joue la carte de l’apaisement et de la confiance. «Nous n’allons pas tomber dans le jeu de la surenchère, c’est pas le style de la maison. Nicolas Sarkozy considère les français de parents ou de grands-parents d’origine étrangère comme des citoyens français à part entière».

Deux niveaux de lecture sont possible. Le PS, animé d’un esprit revanchard, compte sur une victoire à la présidentielle pour espérer voir un maximum de ses candidats de la diversité faire leur entrée à l’Assemblée nationale.

On table sur une dizaine de députés «beurs», mais que des langues indiscrètes sont plus pessimistes. «Dans l’état actuel des choses, l’environnement n’est pas favorable à l’élection d’un député issu de l’immigration y compris dans la perspective d’une vague rose», nous déclare un élu PS qui a préféré garder l’anonymat. A l’UMP, au moment où «Sarko» opère une opération séduction auprès de ses détracteurs (clan Chirac), le dossier «beur» est différé.

Source: L'Economiste

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