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Elections 2007 : La Koutla réanimée pour les législatives

La Koutla, nouvelle version, vient de voir le jour. Son acte de renaissance a été signé par Abbès El Fassi, de l’Istiqlal, Mohamed El Yazghi de l’USFP et Ismaïl Alaoui du PPS hier à Rabat. Plusieurs dirigeants et anciens ministres de ces trois partis qui forment la Koutla ont fait le déplacement pour assister à ce moment solennel.

C’est Abdelouahad Radi qui a planté le décor en rappelant la nécessité de rénover et de moderniser le management. La Koutla démocratique de 1992 reste le cadre de référence, mais le Maroc a changé depuis. 1992 n’est pas 2007. Pour cela, il est impératif de revoir la copie.

L’intention des initiateurs de cet acte est louable, mais il faudra les juger sur les actes. Déjà à la fin de la signature de la nouvelle déclaration, un petit couac montre l’ampleur des non-dits. C’est le cas lorsque Abbès El Fassi rappelle à Radi, devant l’assistance, son oubli de mentionner la charte d’éthique, une sorte de pacte d’honneur établi entre les partis de la Koutla comme règle de conduite. Et Radi de rétorquer: «C’est un document interne». Le malentendu est immense. Visiblement, la transparence risque d’être mise à mal. Car, cette charte d’éthique se limite-t-elle à l’annonce des résultats des élections législatives de 2007 ou court-elle jusqu’à la formation du gouvernement? Les électeurs veulent le savoir. La pagaille post-résultats des législatives de 2002 entre l’Istiqlal et l’USFP est encore dans les mémoires. Le premier avait organisé un dîner avec le PJD et le MP, le second s’était allié au RNI. Chacun voulait se montrer le plus fort. Résultat: ils ont perdu, tous les deux, la Primature, que le Souverain a confiée à Driss Jettou, technocrate. C’est pour cela que les citoyens ont le droit de savoir.

· Rester ouvert à tout autre parti

Dans les démocraties avancées, les engagements des uns et des autres sont connus par toute la société. Et un document aussi important que «le code d’honneur» y est rendu public.
Les patrons des trois formations sont revenus sur l’ouverture de la Koutla à tout autre parti. Cependant, le patron de l’Istiqlal a lancé une pique sur les alliances.

La Koutla reste ouverte à tout autre parti, comme l’ont répété en chœur les trois chefs. Mais toute alliance doit être étudiée dans le cadre de la Koutla et non individuellement comme semble le suggérer Abbès El Fassi. Avec l’approche des élections, la température va augmenter. Donc, il vaut mieux prévenir.

Il est incontestable que cette réanimation de la Koutla est une décision prise au sommet des partis. Comment convaincre et amener les militants des trois partis, au niveau local, à adhérer à cette nouvelle dynamique? Mohamed El Yazghi, premier secrétaire de l’USFP, est confiant. «Nous allons travailler pour aplanir les divergences locales», dit-il.
En tout cas, une chose est sûre: l’annonce de la déclaration s’est faite sans conférence de presse.

Auparavant, Radi avait rappelé que des commissions ont été constituées en vue d’unifier les efforts et les positions des trois partis sur plusieurs dossiers de l’heure. Certaines ont remis leurs copies. D’autres le feront au cours de la rentrée politique, particulièrement celle en charge de la préparation du programme électoral commun pour affronter les échéances de 2007.

Pour lui, celle en charge de la stratégie électorale affinera une approche en vue d’obtenir les meilleurs résultats en 2007. Une autre commission se penche sur une version commune des réformes constitutionnelles. Donc, le rendez-vous est pris pour octobre prochain.

D’autres commissions ont fini leur travail en commun, dont celle qui s’est penchée sur l’autonomie dans les provinces du sud. Sur cette question stratégique, les trois partis ont unifié leur position. Idem pour le mode de scrutin. Sur ce chapitre, les membres de la Koutla sont parvenus à dépasser leurs divergences pour aboutir à une position commune qu’ils ont défendue devant le ministère de l’Intérieur et les partis de la majorité.

Après lecture de la déclaration faite par Saâd Alami, membre du bureau exécutif de l’Istiqlal et ministre des relations avec le Parlement, le document a été signé par les patrons des trois partis. Les états-majors encore une fois ont applaudi.

Mohamed CHAOUI
Source : L'Economiste

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