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Conférence à Rabat pour lutter contre l'immigration clandestine

Les ministres des Affaires étrangères de 57 pays d'Europe et d'Afrique se réunissent lundi et mardi à Rabat pour une conférence inédite sur la migration et le développement.

Cette conférence doit adopter un plan d'action contre l'immigration clandestine, mêlant des mesures sécuritaires et la mise en oeuvre de projets de développement dans les pays émetteurs et ceux de transit, a indiqué une source officielle marocaine.

Trente pays européens et 27 pays africains, principalement de l'ouest du continent, participent à la réunion de Rabat. Il s'agit de pays émetteurs, de transit ou récepteurs des flux migratoires. L'Union européenne prendra également part à la conférence.

La conférence sera coprésidée par les chefs de la diplomatie du Maroc, de l'Espagne, du Sénégal, de la France et de la Finlande, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne.

Des organisations régionales comme l'Union africaine (UA) et des institutions internationales comme le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) seront présentes à la Conférence en tant qu'observateurs.

"La conférence de Rabat est une première du genre par la nature des acteurs qu'elle réunit", a déclaré le ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri.

Le Maroc et l'Espagne avaient lancé avec le soutien de la France l'idée de cette réunion en octobre, après une série d'incidents tragiques autour des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc. Plusieurs vagues massives de centaines de migrants avaient tenté de pénétrer dans ces enclaves entre août et octobre. Quatorze d'entre eux avaient été tués.

Début juin à Dakar, un projet de Plan d'actions a été défini lors d'une réunion préparatoire à la Conférence de Rabat. Il prévoit des mesures allant du rapatriement des clandestins à la réalisation de projets de développement pour fixer dans leur pays les éventuels candidats à l'émigration.

Le texte recommande notamment un "renforcement" des capacités de contrôle des frontières des pays de transit et de départ ainsi qu'une "amélioration" de la formation des services de contrôles et leur dotation en équipements adéquats.

Il insiste sur la nécessité de renforcer la coopération judiciaire et policière entre les Etats contre la traite des êtres humains et contre les filières d'immigration clandestine.

Le texte propose également "une amélioration" de la coopération économique et "un développement" du commerce dans les pays d'origine, afin de mettre sur pied des projets "générateurs d'emplois" dans des secteurs tels l'agriculture, l'artisanat, le tourisme ou encore la pêche.

"L'approche globale consiste à gérer le problème en tenant compte à la fois du co-développement et du sécuritaire contre les mafieux des migrations", a estimé M. Fassi Fihri.

"Il faut lutter contre l'immigration clandestine en s'attaquant à ses sources que sont la pauvreté, les pandémies, les sécheresses, les conflits armés et la précarité", a ajouté le responsable marocain.

"L'Europe doit s'inscrire avec nous dans une logique de co-responsabilité pour que les réponses à cette problématique soit collectives et durables", a-t-il estimé. Selon Taïeb Fassi Fihri, la France a aidé à la "sensibilisation de l'Union européenne à adopter cette approche globale.

Source: AFP

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