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Moratinos pour une nouvelle impulsion des relations avec Rabat

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a effectué mercredi une visite de travail de quelques heures au Maroc pour réaffirmer "la nouvelle impulsion" des relations entre Rabat et Madrid.

Arrivé mardi soir à Tanger (280 km au nord de Rabat), le chef de la diplomatie espagnole a été reçu mercredi en audience par le roi Mohammed VI après s'être entretenu avec ses homologues marocains, Mohamed Benaïssa et Tayeb Fassi-Fihri. Il a quitté Tanger mercredi en fin d'après-midi.

Ce déplacement intervient au lendemain de l'annonce par le roi Mohammed VI de la visite d'Etat que le roi Juan Carlos d'Espagne va effectuer au Maroc en janvier prochain afin de "donner une nouvelle impulsion", selon Rabat, aux relations maroco-espagnoles.

Cette visite d'Etat, la première du genre du souverain espagnol depuis 1979, marquera "une relance" et "une nouvelle dynamique" des relations entre les deux pays, a assuré M. Moratinos lors d'un point de presse.

Autre sujet à l'ordre du jour, le conflit du Sahara-Occidental sur lequel le Conseil de sécurité de l'ONU devrait émettre une nouvelle résolution fin octobre.

Ancienne colonie espagnole, le Sahara-Occidental a été annexé par le Maroc en 1975 alors que le Front Polisario, soutenu et hébergé par l'Algérie, milite pour son indépendance.

De 1999 à 2004, les relations entre Rabat et Madrid s'étaient fortement dégradées, le Maroc reprochant notamment au gouvernement conservateur de José Maria Aznar sa "complaisance" par rapport aux thèses séparatistes du Polisario.

"Nous voulons dépasser la définition qu'avait l'ancien gouvernement (espagnol: NDLR) depuis quelques années du rôle à jouer dans cette affaire, pour la remplacer par un engagement positif et actif" de la diplomatie espagnole, a déclaré M. Moratinos à l'agence marocaine MAP.

Dans la perspective du règlement de ce conflit qui paralyse l'intégration régionale du Maghreb, le Maroc milite pour un processus d'autonomie du Sahara-Occidental en contrepartie du maintien de sa souveraineté sur le territoire.

"J'ai constaté, tant au Maroc qu'en Algérie, la volonté de reprendre le dialogue", a déclaré M. Moratinos, "un dialogue urgent et nécessaire" pour parvenir "à une solution définitive et acceptable par toutes les parties (Maroc, Algérie, Polisario, NDLR)" afin de "débloquer un dossier vital pour le futur du Maghreb".

La lutte contre le terrorisme, le trafic de stupéfiants et les filières d'immigration clandestine sont également au centre du dialogue diplomatique entre le Maroc et l'Espagne, deuxième partenaire commercial du royaume chérifien.

Sur la coopération antiterroriste, le chef de la diplomatie espagnole a tenu à démentir certaines informations parues dans la presse espagnole, notamment dans le quotidien "El Mundo" (conservateur), attribuant une dose de responsabilités dans les attentats de Madrid (191 morts le 11 mars 2004) aux autorités marocaines. "La presse peut publier et interpréter ce qu'elle veut", a déclaré M. Moratinos à la MAP. Avant d'ajouter que Madrid "est extrêmement satisfait de la coopération totale dont a fait preuve le Maroc avec les autorités espagnoles, avant, pendant et après les attentats".

Source : AP

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