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Rapport Amnesty 2005 : Le Maghreb épinglé

Le maintien en détention de prisonniers politiques et la répression de la liberté d'expression restent des pratiques courantes au Maghreb, affirme Amnesty international dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme publié mardi 23 mai.

A Laâyoune, "plusieurs dizaines de personnes arrêtées ont affirmé avoir été victimes d'actes de torture ou de mauvais traitements visant à les contraindre à signer des aveux (...) ou à les punir pour avoir prôné l'indépendance du Sahara".

Le Maroc est en outre accusé d'"atteintes aux droits humains dans le cadre de la guerre contre le terrorisme". Selon des sources officielles, plus de 3.000 personnes ont été arrêtées depuis les attentats de Casablanca le 16 mai 2003, rapporte Amnesty. Plus de la moitié d'entre elles ont fait l'objet de poursuites pénales.

En Tunisie, "des centaines de prisonniers politiques, dont certains étaient des prisonniers d'opinion restaient incarcérés" en 2005, affirme Amnesty international. "Des personnes risquaient d'être emprisonnées, harcelées et intimidées du fait de leurs opinions non violentes", ajoute le rapport.

"De très nombreux prisonniers politiques (...) demeuraient détenus" également en Libye, selon l'ONG, qui cite notamment l'exemple de Fathi el Jahmi "arrêté pour avoir, lors d'entretiens dans des médias internationaux, critiqué le chef de l'Etat et appelé à des réformes politiques".

"Plusieurs dizaines de personnes poursuivies pour activités terroristes ont été condamnées à de lourdes peines d'emprisonnement à l'issue de procès inéquitables", selon l'ONG.

En Algérie, "de nouvelles informations ont fait état du recours à la torture, notamment contre des personnes soupçonnées d'"appartenance à un groupe terroriste".
Amnesty international dénonce aussi des "restrictions à la liberté d'expression", notamment de la presse, dans le Maghreb. En Algérie, "une vingtaine de journalistes se sont vus infliger des peines d'emprisonnement pour diffamation", selon Amnesty qui cite l'exemple de l'ancien directeur du journal Le Matin, incarcéré depuis 2004.
En ce qui concerne la Tunisie, le rapport fait état d'une "censure généralisée" dans les médias.

Au Maroc, "des informations ont fait état de restrictions persistantes à la liberté d'expression, s'agissant tout particulièrement des questions liées à la monarchie et au conflit du Sahara". La Libye est également pointée du doigt pour "sa restriction sévère sur la liberté d'expression et d'association".

Amnesty international dénonce, par ailleurs, la "persistance de l'esclavage aboli officiellement depuis 1981". "Ceux qui dénonçaient l'esclavage continuaient à s'exposer à des actes de harcèlement", note le rapport.

D'autre part, l'organisation déplore que les processus de réconciliation au Maroc et en Algérie laissaient "impunis" les auteurs des crimes. L'Instance Equité et Réconciliation (IER) au Maroc, est "une instance sans précédent dans la région", assure l'ONG, pour qui toutefois "l'impunité dont bénéficiaient les auteurs de crime commis par le passé restait un sujet de préoccupation". (…)

Source : L'Economiste

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