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Sahara : Le rapport de Annan pour une négociation directe

Le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, au Conseil de Sécurité sur la question du Sahara marocain enterre définitivement le Plan de Paix Baker II et écarte toute solution imposée.

Dans ses aspects politiques, le rapport privilégie en effet la négociation directe entre toutes les parties comme seule démarche à même de permettre de dépasser l'impasse actuelle et favoriser l'émergence d'une solution politique consensuelle à ce différend, ce qui conforte la démarche actuelle du Maroc. (…)

Le rapport expose largement la position du Maroc rejetant tout référendum avec l'indépendance comme option et plaidant en faveur de négociations sur un statut d'autonomie au Sahara. Il relève également la mise en place du Conseil Royal Consultatif pour les Affaires Sahariennes (CORCAS) et son caractère inclusif et représentatif (Chioukh, représentants de la société civile et membres élus).

Le document responsabilise fortement l'Algérie et confirme clairement son implication dans le différend sur le Sahara, et ce à trois niveaux, en l'invitant nommément -avec la Mauritanie- à participer aux négociations directes, en constatant la réticence de certains pays à pousser vers des négociations directes en raison de leur désir de maintenir des relations amicales avec le Maroc et l'Algérie et en l'impliquant au sujet de la révision du nombre des bénéficiaires de l'aide humanitaire dans les camps de Tindouf (de 158.000 à 90.000).

De même, le rapport reconnaît que la MINURSO n'a ni le mandat, ni les moyens pour traiter de la question des droits de l'homme, ce qui constitue une fin de non recevoir aux demandes du "polisario" et de l'Algérie pour l'élargissement du mandat de la mission de l'ONU aux aspects humanitaires. Par ailleurs, le Secrétaire Général annonce l'accord des parties pour la mission régionale du Haut Commissariat aux droits de l'homme, à compter du 15 mai 2006.

Le rapport précise aussi que le "CICR continue de coopérer avec les parties au sujet des disparus", ce qui constitue un démenti aux allégations du "polisario" et de l'Algérie quant à la détention, par le Maroc, "de 151 prisonniers de guerre sahraouis". Le document consacre également la réduction du nombre des bénéficiaires des programmes du HCR et du PAM (90.000 au lieu de 158.000).

Toutefois, il ne fait aucune référence au refus de l'Algérie d'autoriser le recensement des populations des camps. S'agissant des mesures de confiance, le Secrétaire Général se félicite de la reprise du programme de visites familiales entre les camps de Tindouf et les provinces du Sud et souhaite en augmenter le nombre des bénéficiaires, espérant que des séminaires apolitiques soient, également, organisés.

Le rapport confirme enfin l'ampleur du phénomène de la migration clandestine, notamment à l'Est du mur et annonce que la MINURSO, l'OIM et le HCR sont parvenus, à Genève, à une entente a ce sujet.

Source : L'Economiste-MAP

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