Autonomie régionale : Mohammed VI élargit ses consultations aux Sahraouis

Ces notables organisés au sein du Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (CORCAS) ont été appelés par le roi, dans un discours télévisé, à "engager une réflexion sereine et approfondie" sur le projet d'autonomie préconisé par Rabat dans le cadre de la souveraineté marocaine.

Peu après son allocution prononcée à el Ayoun, le roi a reçu les 140 membres du conseil dont 14 femmes, tout juste nommés. La présidence du Conseil a été confiée à Khalli Henna Ould Errachid, ancien ministre des Affaires sahraouies et membre de la tribu influente des Rguibat.

Mohammed VI, arrivé lundi après-midi au Sahara occidental, a assuré dans ce discours qu'il sera "particulièrement attentif" aux avis et suggestions du conseil des notables sahraouis.

Le roi a appelé le CORCAS à être "une institution efficiente de développement dans les provinces du sud (ndlr: expression désignant le Sahara occidental), un organe efficace de mobilisation et d'encadrement des citoyens et une force de proposition".

Réagissant au discours du roi, le chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, a réitéré, sur la chaîne qatariote Al Jazira, le "droit du peuple sahraoui à l'autodétermination". Il a dénoncé le gouvernement marocain qui, selon lui, "bloque la solution au problème du Sahara occidental".

Le roi avait déjà lancé des consultations avec les partis politiques marocains qui doivent se prononcer le 31 mars sur le projet d'autonomie.

Pour le roi du Maroc, la solution de l'autonomie constitue "un règlement juste" du conflit du Sahara occidental et une "contribution à l'édification du Maghreb arabe".

Les activités de l'Union du Maghreb arabe (UMA), créée en 1989 pour favoriser l'intégration économique et politique du Maghreb, sont gelées à cause de divergences sur ce vieux conflit entre les Etats membres (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc et Mauritanie).

Les consultations du roi visent à proposer à l'Onu une autonomie garantissant, selon lui, la possibilité pour les habitants de cette ancienne colonie espagnole administrée par Rabat depuis 1975, de "gérer leurs affaires régionales dans le cadre de la démocratie".

Au terme des consultations, Mohammed VI élaborera une synthèse pour proposer à l'Onu un projet "crédible qui est l'émanation de l'ensemble de la population marocaine", a déclaré samedi à l'AFP le ministre marocain de la Communication Nabil Benabdellah.

Les consultations royales constituent une "démarche démocratique et participative" pour un "règlement définitif du problème du Sahara", a souligné le ministre.

Le Maroc rejette le principe d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, le jugeant "obsolète et inapplicable". Il propose en échange une "large autonomie" sous sa souveraineté pour ce territoire qu'il a annexé en 1975.

La proposition marocaine est rejetée par le front Polisario qui revendique l'indépendance du territoire, avec le soutien de l'Algérie.

Source : AFP