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France : L’immigration légale en baisse

D’après le quotidien français Le Monde, les flux migratoires enregistrés dans l’Hexagone en 2009 présenteraient un net recul par rapport à ceux de l’année précédente. La conjoncture économique, mais aussi le durcissement de la législation française en seraient les principales causes.

Ce sont les grandes lignes du bilan que dressait hier Eric Besson, ministre français de l’Immigration, un an après sa prise de fonction. Le ministre a ainsi déclaré que "tous les indicateurs disponibles montrent que les flux migratoires, légaux comme illégaux, ont globalement baissé en 2009".

Lesdites statistiques établissent en effet, que les 173 991 titres de longs séjours délivrés en 2009, présentent une régression de 3,7% par rapport à 2008. Selon le ministre, l'immigration professionnelle passe de 33 034 titres de séjour délivrés en 2008, à 27 966 en 2009 et enregistre ainsi une baisse sensible de 15,3 %. L’immigration familiale, pour sa part, enregistre une baisse de 12 ,3%.

On observe cependant un effet inverse pour les titres délivrés aux étudiants et aux réfugiés, qui sont en hausse, respectivement de 1,9 et 12%.

Les chiffres concernant l’immigration illégale montrent eux aussi des signes encourageants, puisque, selon Besson, 29 288 étrangers en situation irrégulière avaient été reconduits à la frontière en 2009, une statistique supérieure aux 27 000 assignés par Nicolas Sarkozy, selon Le Monde.

Le successeur de Brice Hortefeux, s’est d’ailleurs félicité d’une "meilleure maîtrise" des flux migratoires. Une maîtrise, qui, semble-t-il, a été bien aidée par "la crise économique mondiale et à la détérioration de la situation de l'emploi", ce qui explique en partie le recul de l’immigration économique. En partie, car les statistiques sont gonflées par les immigrants Roumains et Bulgares, dont le nombre, passant de 6040 en 2008, à 4584 en 2009, présente une baisse de 25,1%. La statistique est loin d’être aussi importante concernant les migrants hors Union européenne, et hors saisonniers (-6,5%, soit 25904 en 2008, contre 24 221 en 2009).

Le contexte économique semble cependant avoir un impact plus profond sur l’immigration familiale (-12%). Ainsi, Jean Christophe Dumont, de l’Organisation pour la Coopération et le développement économique (OCDE), précise dans Le Monde : "l'expérience des crises passées montre que le regroupement familial peut être retardé en période de crise, l'étranger présent en France craignant de ne pouvoir assumer le surcoût de la venue de son conjoint ou de sa famille".

Un durcissement de la législation pourrait également expliquer le recul de l’immigration familiale, souligne le quotidien français. Cette législation exige désormais par exemple, des ressources financières conséquentes pour autoriser le regroupement familial, de même qu’elle allonge le délai permettant à un Français de faire venir son conjoint étranger.

L’effet inverse est constaté lorsqu’on parle d’immigration économique, car toujours selon Le Monde, les travailleurs étrangers auraient bénéficié "d’assouplissements de procédures liés à la loi Sarkozy de 2006". J-C Dumont explique "il existe des besoins économiques structurels qui traversent la crise et le fait que le recrutement de salariés étrangers soit désormais facilité a sans doute permis d'y répondre".

Yann Ngomo
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