Affaire Ben Barka : Plainte d’un journaliste de France 3 pour écoute illégale

Le journaliste reporter d’images (JRI) avait déjà déposé plainte début 2008 mais le parquet avait classé son enquête sans suite, ajoute la même source. D’après les faits, le JRI et Miloud Tounzi, alias Larbi Chtouki, soupçonné d’avoir participé à l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, ont entretenu une conversation téléphonique le 19 octobre 2007. C’était le lendemain de la signature par le juge d'instruction, Patrick Ramaël, des mandats d’arrêts internationaux visant des Marocains, dont Miloud Tounzi.

Le mois suivant, l’hebdomadaire « Maroc Hebdo » a publié dans son N° 766 du 9 au 15 Novembre 2007, un article intitulé « Profession: fouille-merde » accompagné d'une retranscription de la conversation entre Joseph Tual et Miloud Tounzi. Pour le JRI, la retranscription du journal ne pouvait provenir que de l’enregistrement – fait à son insu – effectué par Tounzi. Tual qui travaille depuis de nombreuses années sur l’affaire Ben Barka, a indiqué que l’enregistrement a constitué en une « atteinte au secret des correspondances ». Il a ajouté que la conversation a été « tronquée » et les « propos dénaturés afin de manipuler l'opinion ».

Joseph Tual est l’auteur du reportage sur France 3 qui a fait état de l’émission des mandats d'arrêt internationaux contre cinq Marocains, la veille de la visite d’Etat de Sarkozy au Maroc en octobre 2007. Ce journaliste et le juge Ramaël ont été visés en 2008 par une enquête du parquet parisien pour « violation du secret de l'instruction ». Miloud Tounzi avait révélé qu’il a été contacté par Tual, deux jours avant la diffusion du documentaire.

Les deux hommes sont opposés depuis dans des batailles judiciaires, en marge de l’affaire Ben Barka. Dernière en date, la poursuite à l’encontre du journaliste pour injure publique. Tounzi a été débouté dans ce procès en mars dernier, mais il a fait appel. La cour d'appel de Paris doit statuer le 21 octobre.

Ibrahima Koné
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