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Partis politiques : la mutation possible

Une fois n’est pas coutume, le PJD et l’USFP ont eu la même approche concernant la réforme du code électoral. Les deux formations sont pour l’adoption d’un article de la loi qui interdirait l’accès au Parlement à tous les partis qui ne dépasseraient pas 10 % des suffrages.

L’initiative ne date pas d’aujourd’hui, le gouvernement d’Abderhamane Youssoufi ayant évoqué une barrière de 5% revue à la baisse par la suite à 3 %. Ce changement de position est intervenu après des pressions du PPS et du PSD. Avec la nouvelle loi sur les partis, les islamistes et les socialistes veulent marquer le pas et appeler le ministère de l’Intérieur à revoir le code électoral avant les élections législatives de 2007. Le but étant un Parlement composé de quatre à cinq partis politiques. Cette démarche voulant mettre fin à l’émiettement de la classe politique.

D’un autre côté, elle mènera à l’émergence de deux pôles politiques. L’un autour du PJD et l’autre de l’USFP. « une expérience similaire a eu lieu en Turquie. Elle a permis de stabiliser le champ politique ainsi que la disparition des partis politiques qui n’ont pas une vraie assise populaire », commente le député péjidiste Abdelkader Aamara. Même si le système politique turc est très différent de celui du Maroc, il n’empêche que les changements, en matière électorale opérée dans le pays d’Ataturk peuvent être un modèle au Maroc. Une démarche que ne rejette pas le président du groupe parlementaire de l’USFP, Driss Lachgar. « Nous devons mettre en avant cette idée pour se préparer à 2007. Elle permettra la polarisation du champ politique et évitera l’émergence d’une majorité hétéroclite qui aura des difficultés à réaliser un programme », remarque Lachgar.

Si un tel article de loi est adopté, il poussera, sans doute les petites formations politiques à se rassembler au sein du même parti pour éviter leur disparition. Reste à connaître, la position de l’Istiqlal et des mouvements populaires. Si le parti d’Abbas El Fassi appelle ses partenaires de la Koutla à se réunir à nouveau, les Harakis ne se sont pas encore prononcés sur la question. Mais, ils seraient pour la création de deux pôles qui représenteraient la droite et la gauche. D’une manière ou d’une autre, la classe politique marocaine prépare sa mutation.

Le dernier discours du Souverain a mis l’accent sur la nécessité d’un gouvernement politique en 2007. Reste à savoir si la question des ministères de souveraineté sera remise en question par le prochain Premier ministre politique.

Source : Le Journal Hebdomadaire

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