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Le social, le talon d’Achille du bilan des 10 ans de règne

Depuis des semaines, des titres de presse nationaux et internationaux font le «bilan» du Maroc sous la gouvernance du Roi Mohammed VI. Chacun y va de sa plume (ou de sa caméra) pour mettre en relief les «plus» et les «moins» du Royaume sur la base de la décennie qui vient de s’écouler.

De l’intérieur, une (large) majorité des leaders d’opinion dressent un bilan (très) positif des 10 années de règne du Souverain. De l’autre côté de la Méditerranée, leurs homologues européens se montrent plus critiques avec en toile de fond les déficits sociaux et les inégalités sociales. Ce constat est un secret de polichinelle. Si le défi du pays demeure la misère sociale, il n’en reste pas moins que le Maroc n’est ni la France ni l’Espagne.

C’est un pays tiers, de culture féodale et en quête d’un modèle de développement socio-économique qui doit répondre à plusieurs exigences. Celle fixée par les grandes puissances démocratiques comme la France et les Etats-Unis d’Amérique et celle en conformité avec les aspirations et les desseins de l’administration centrale.

Est-ce compatible ? Tel est le jeu d’équilibriste du Maroc d’aujourd’hui. Si le monde est en perpétuel mouvement, le Maroc, lui, est continuellement en veille. Veille sécuritaire, veille géostratégique, veille géopolitique, veille économique, veille sociale,…

Contrairement aux pays disposant d’importantes richesses, le Maroc doit gérer en fonction de son réservoir de…ressources. Un réservoir alimenté essentiellement par le soutien financier de ses principaux partenaires (et bailleurs de fonds) tels que l’Union Européenne, les Etats-Unis ou encore certains pays du Golfe pour financer des projets structurants (Tanger Med, autoroutes, …). Non sans une contrepartie. C’est la règle !

Cependant, une donnée «essentielle» semble avoir été ignorée par les différentes plumes. Que pensent les Marocains ? Quelles sont les différences d’interprétation du bilan des 10 ans de règne, par la grande majorité arabophone et berbérophone d’un côté, et l’élite économique et médiatique francophone de l’autre ? Ces deux «mondes» ont-ils une grille de lecture commune ? Force est de constater que les fruits de la croissance économique de cette dernière décennie n’ont pas été équitablement répartis.

L’Etat est trop faible pour graisser les maillons de la chaîne destinée à la solidarité nationale. Au Maroc, c’est l’individu qui, dans la mesure de ses moyens, doit mettre la main à la poche et servir la collectivité. Faute de ressources, l’Etat exclut des populations et c’est au peuple de gérer, comme il peut. Voilà une bien triste réalité.

Garant de l’unité nationale et de la stabilité politico-religieuse du Maroc, le Roi Mohamed VI doit, tant bien que mal, préserver les grands équilibres. Si la monarchie n’est plus contestée, elle doit s’atteler à inscrire le Maroc dans la marche du progrès et créer l’environnement favorable à la créativité et à l’initiative.

Rachid Hallaouy
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