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Accord Maroc - UE : Un statut avancé sur fonds de crise économique

C’est devant une assistance composée de représentants de l’organisation patronale CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc) que Bruno Dethomas, chef de la commission européenne à Rabat et Jean-marc Thibeaut, Ambassadeur de France au Maroc, ont présenté le statut avancé du Royaume du Maroc auprès de l’Union européenne.

Pour lancer les débats, Moulay Hafid Alami, président de la CGEM, a demandé aux invités du jour «quel peut-être le rôle de la CGEM dans le cadre du nouveau statut du pays ?». Bonne entrée en matière pour celui qui est censé représenter et (défendre) les intérêts des «patrons». Et (surtout) bel exemple de «tutorat». Bref.

Revenons au contenu de cette conférence destinée à faire participer les opérateurs économiques nationaux au futur espace politique et économique du pourtour méditerranéen. Quatre axes majeurs ont été dégagés : l’instauration d’un cadre législatif et juridique commun, la conclusion de l’accord de libre échange global (marchandises, services, capitaux,…), coopérations sectorielles (agriculture, pêche) et connexion au réseau d’infrastructures (essentiellement en matière de transport).

L’UE dispose d’une enveloppe de 115 milliards d’euros pour accompagner (et soutenir) financièrement les pays pour la période 2007/2013. Etant donné que le statut avancé du Maroc a été accordé fin 2008, le Royaume va bénéficier d’une maigre enveloppe «qui sera indexée à d’autres pays», indique Bruno Dethomas.

Ce dernier poursuit en «assurant que pour la période 2014/2021, le Maroc pourra compter sur un soutien financier plus large et plus conséquent de l’UE au travers des mécanismes prévus à cet effet». En clair, si le Maroc souscrit pleinement au cahier des charges du Vieux continent. Avec comme élément de réserve, la conjoncture économique. Sera-t-elle meilleure durant la période 2014/2021?

Sur ce point, y a-t-il des «risques» de casse sociale pour le Maroc ? A l’image de la Pologne qui, au lendemain de son intégration dans le marché commun, a vu naître des mouvements populistes dans le pays. On estime à environ 30% de la population à être rester à quai, au bord de la voie. Et pas celle qui mène à la prospérité…. «On a rien s’en rien», précise Bruno Dethomas. Ca fait tout de même froid dans le dos.

De facto, l’intégration au développement ne produit pas toujours les effets escomptés. Le Maroc a-t-il pris la mesure de son nouveau statut ? A-t-il pris toute la dimension de son ancrage renforcé au navire UE ? C’est souhaitable.

Autre sujet…sensible. La question de la gestion…commune des flux migratoires. Contraint de jouer le rôle de gendarme pour le compte de l’Europe (contre compensation financière et soutien politique), qu’en sera-t-il pour le Maroc ? La question est posée et les réponses tardent à venir. Comme du reste l’espoir de voir, un jour, l’exercice du droit à la mobilité pour…tous.

Rachid Hallaouy
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