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Evasions déjouées de Kénitra. Les officiles auraient-ils menti ?

Mais quelle mouche a donc piqué les autorités publiques pour qu ' elles annoncent avoir déjoué un projet d'évasion d'un groupe de détenus salafistes de la prison de Kénitra ?

«L'in­formation» est rapportée par la MAP, dans l'après-midi de mardi, citant des sources policières, et indiquant qu'il s'agissait du projet de détenus condamnés à la peine capitale ou à la réclusion à perpétuité pour terrorisme. Sans toutefois préciser ni leurs identités, ni leur nombre exact ni les détails de leur tentative qui en aurait été à «sa phase finale». Des sources informées apportent une autre version plus crédible et avec assez de détails quant à cette présumée tentative d'évasion. Jeudi dernier, soit au lendemain d'une rencontre d'un émissaire de Hafid Benhachem, nouveau patron des prisons, avec une délégation de détenus salafistes, Mohcine Bouarfa, Toufik Hanouichi (tous deux condamnés à mort) et Abdelkader El Othmani (15 ans de prison) sont embarqués par des policiers en civil vers une destination inconnue. Cette dernière, selon nos informations, n'est autre que le centre de Témara. Ils y resteront pendant cinq jours, le temps d'être interrogés en bonne et due forme, avant d'être acheminés de nouveau vers leurs cellules. De source salafiste, l'on apprend que les trois détenus n'ont rien révélé de nouveau, s'obstinant à dire qu'ils n'étaient au courant de rien. Ni au sujet de l'évasion de neuf détenus, ni en ce qui concerne quelque nouveau projet d'évasion.
C'est dans ce sens qu'ils apposeront d'ailleurs leurs signatures aux procès-verbaux dressés par les «gens de Témara» et dont les questions portaient notamment sur leurs relations avec Mohamed Chetbi, l'un des neuf fuyards arrêté le 24 avril à Rabat. Quelle ne fut leur surprise au moment où il a été annoncé l'avortement du projet d'évasion, mais aussi de la «révélation» portant sur les quatre complices se trouvant en dehors de l'enceinte de la prison ! Le lendemain, soit hier mercredi, ce sont les forces de l'ordre qui sont violemment intervenues pour disperser une manifestation des familles des détenus salafistes en grève de la faim depuis plus de quarante jours.

Vers midi, les locaux de l'association «Annassir» accueillaient plusieurs femmes blessées lors de l'intervention de la police. Selon cette même association, des sit-in similaires avaient été réprimés dans plusieurs autres villes et devant les prisons accueillant des salafistes.

Mercredi dernier, le deuxième homme de l'Administration pénitentiaire avait réussi l'obtention d'une suspension de la grève observée dans cette prison par quelque 70 détenus islamistes.

Mohammed Boudarham
Source: Le Soir Echos

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