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Un climat confus avant le vote pour conseil du culte musulman en France

Le scrutin vise à élire les représentants de la communauté pour une durée de trois ans. Rencontre chez le consul du Maroc, conciliabules, scissions suivies de réconciliations : à cinq semaines des prochaines élections du conseil régional du culte musulman (CRCM), ça s’agite beaucoup dans le petit milieu des responsables musulmans des mosquées.

Le 8 juin prochain, ces délégués - leur nombre est déterminé par la superficie des lieux de culte - devront désigner leurs nouveaux représentants officiels pour une durée de trois ans. Problème : cette instance représentative nationale, dont la présidence était assurée par le recteur de la mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, est en pleine crise et ses échelons régionaux ne sont guère plus efficaces à l’image de celui du Languedoc-Roussillon, animé par le Pailladin Lhoussine Tahri. « Franchement, je suis très inquiet pour le CRCM et, en ce moment, je ne sais même pas s’il y aura des élections », affirmait-il, hier, en référence à l’intention des fidèles d’origine algérienne de ne pas participer au scrutin. « Il est temps de ne pas prendre part à cette mascarade et de ne pas couvrir “la mafia de l’islam”», a lancé, mercredi, leur responsable régional, le Gardois Abdallah Zekri.

L’annonce est tonitruante et ce retrait viendrait s’ajouter à celui des “mosquées harkies”, dont les responsables locaux - Mohamed Nourredine, pour le Plan-Cabanes et Lodève, Khatir Nedromi, pour le Petit-Bard - n’ont pas souhaité présenter de délégués pour le vote.

Au niveau régional, le terrain semblerait donc dégagé pour les musulmans d’origine marocaine, majoritaires, si ces derniers n’apparaissaient eux aussi divisés. Une réunion, la semaine dernière, au consulat du Maroc, a permis d’aplanir les divergences mais pas de s’accorder sur l’identité du futur président du CRCM, qui pourrait être - le conditionnel s’impose - le commerçant boucher nîmois Driss El Moudni. « On verra tout cela plus tard, c’est beaucoup trop tôt », commente le président sortant, Lhoussine Tahri. Ce jeu d’influences arrache des soupirs à Abdelkader El Marraki, le représentant de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui se présentera, lui, avec l’ambition de conserver son siège. « On aurait préféré que les gouvernements étrangers restent à l’écart de tout cela. » Malgré ses difficultés à s’organiser, l’islam de France reste un enjeu évident.

Source: Le Midi Libre

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