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Fillon promet le satut avancé avec l'UE au Maroc

Le Maroc est décidément une destination qui réussit aux dirigeants français. Quelques mois après Nicolas Sarkozy, c'était donc au tour du Premier ministre, François Fillon de goûter aux «joies de l'hospitalité marocaine».

Sa visite, qui a finalement duré moins de 48 heures, a servi à deux choses, essentiellement. D'un côté, il y a la signature de 16 contrats commerciaux, dont deux liés aux projets du TGV et du tramway de Rabat. De l'autre, François Fillon a affirmé que «le Maroc aura son statut avancé avec l'Europe sous la présidence française de l'Union européenne, au plus tard». Cela lui a même valu d'être reçu par le roi Mohammed VI au Palais d'Ifrane, fermé depuis plusieurs années. «Une visite inédite», selon les termes du quotidien français «Le Figaro». Concrètement, le statut avancé avec l'UE permet au Maroc de prétendre à un traitement de faveur dans ses relations avec l'Europe. Le pays sera alors plus considéré qu'un simple membre associé de l'Union européenne. La diplomatie française affirme, en tous cas, placer le dossier parmi les priorités de sa présidence de l'UE, qui débute en juillet. Lors d'un dîner offert par Abbas El Fassi, François Fillon l'a d'ailleurs clairement annoncé, en prélude de son discours officiel : «Le Maroc doit progresser vers ce statut avancé auquel il a droit». Quelques semaines auparavant, c'est Benita Ferrero-Waldner, commissaire européen aux relations extérieures, qui a confirmé l'imminence de l'octroi au Maroc d'un statut avancé, en déclarant au journal «La Croix» que cela pourrait être «finalisé sous la présidence française de l'UE qui débutera en juillet2008».

Chose qui ne plaît pas... au Polisario, dont les responsables montent au créneau pour dénoncer ce rapprochement. Mohamed Sidati, ministre délégué du Front pour l'Europe, a qualifié samedi les propos de Fillon de «regrettables voire malheureux. Ils sont de nature à aggraver le conflit et à prolonger l'épreuve pour toute une région», a déclaré le responsable sahraoui. Lors de sa visite au Maroc, en effet, François Fillon a clairement affirmé son appui au plan d'autonomie marocain, capable de sortir le conflit de l'impasse. Le front Polisario va encore plus loin en accusant la France d'être responsable de «la déstabilisation de la région». Mohamed Sidati ne s'arrête pas en si bon chemin, puisqu'il affirme dans une déclaration à SPS, l'agence de presse du Polisario, que «n'eut été la posi­tion française, contraire au droit in­ternational et la justice, le conflit du Sahara Occidental aurait été résolu pacifiquement depuis belle lurette». Rien que ça.

Source: Le Soir Echos

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