Menu

Politique : Quand opportunisme rime avec «tartufferie»

37% de taux de participation – dont 19% de bulletins nuls – 400 000 voix pour le premier parti du pays (Istiqlal), 33 partis en lice, des tractations houleuses et interminables, des nominations tirés par le cheveu, un coup de théâtre avec le retrait du Mouvement Populaire à 48 heures de la présentation du nouveau gouvernement, un invité surprise (et de marque) en la personne de Fouad Ali El Himma pour jouer le rôle d’arbitre durant cette mandature (avec la constitution d’un groupe parlementaire dans un temps record) car la coalition ne jouit que d’une majorité relative (146 députés sur 325),…

Voilà les étapes phares qui ont marqué la vie politique depuis l’annonce des résultats des élections législatives du 7 septembre dernier. Ainsi, cela fait 90 jours que l’on ne parle pas de politiques au sens noble du terme. L’horloge s’est arrêtée. A-t-on vraiment besoin d’un exécutif ? La question paraît dénuée de sens voire impertinente peut-être, mais elle reflète quelque peu l’environnement politique de ces derniers mois.

Du coup, on peut s’interroger sur l’efficience des institutions politiques. Pis, partant du fait que ce sont les hommes qui font les institutions et non l’inverse et que l’homme doit être au cœur du développement (à quoi sert un développement économique s’il n’est pas au service de l’homme ?), que les acteurs politiques sont au service de l’intérêt général et pas au service d’intérêts personnels. Sommes-nous sur les bons rails ? Espérons que l’arrivée du TGV (qui derait annoncée lors de la venue de Nicolas Sarkozy au Maroc) changera la donne.

Cependant, il semblerait que cela s’avère largement insuffisant. Le mal est profond, il est présent à la racine. Est-on prêt à se remettre en question ? A reconnaître nos erreurs ? A faire preuve de rationalité et de pragmatisme ? A éradiquer le mensonge, la démagogie et la mégalomanie, stériles et contre-productives pour conduire des politiques publiques dédiées à l’amélioration de l’environnement de vie de chacun ?

Peut-on compter sur les élites économiques (car les intellectuels ont déserté la place) pour jouer un rôle «positif» et citoyen ? Là aussi, l’adhésion de ces derniers à la logique «moutonnière» et au conformisme (de peur d’être marginalisé pour la plupart). Ajoutons y l’individualisme, qui par ailleurs est une tendance internationale, que reste-t-il pour y croire ? Croire à une évolution des mentalités sans rupture, militer pour un monde meilleur, créer de l’espoir pour le plus grand nombre,…

Mesdames et messieurs les ministres, avez-vous été contraint de participer au gouvernement ? Etes-vous disposer à servir les citoyens, sans exception ? Si les réponses ne font pas l’ombre d’un doute, l’attitude de nouveaux responsables politiques (dits modernes et structurés) entretient un …doute et une suspicion ambiante. Comment peut-on changé d’étiquette partisane en quelques heures ? Passer ainsi du Mouvement populaire au Rassemblement National des Indépendants (RNI). C’est tout sauf sérieux, cohérent et surtout honnête envers ceux qui croient (toujours) à l’exercice du pouvoir législatif dans notre pays. Quelle surprise nous réserve-t-il encore ?

Rachid Hallaouy
Copyright Yabiladi.com

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com