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Qui après Driss Jettou ?

Qui sera Premier ministre au lendemain des élections législatives du 7 septembre prochain ? Tous les observateurs en sont convaincus, ces élections ne devraient pas provoquer un bouleversement du paysage politique et confirmeraient plutôt le rapport de force actuel à la Chambre des représentants : Union socialiste des forces populaires (USFP) 50 sièges, Istiqlal (nationaliste) 48, Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) 42. Ce dernier, qui a le vent en poupe, améliorerait sans doute son score mais ne susciterait point le raz-de-marée annoncé ici ou là.

Le roi ayant laissé entendre qu’il choisirait le Premier ministre au sein du parti vainqueur, les leaders des principales formations se voient déjà à la tête du futur gouvernement. Le Dr Saad Eddine Othmani (PJD), plutôt discret sur la question, ne se fait guère d’illusions. En revanche, Mohamed Elyazghi (USFP) et Abbas El Fassi (Istiqlal) y croient visiblement. Or, pour qui connaît les arcanes de la vie politique marocaine, une telle perspective paraît exclue. « Inconcevable », tranchent sans hésiter les initiés de tous bords : confier la gestion du royaume à Elyazghi ou El Fassi conforterait un certain archaïsme peu compatible avec l’esprit du nouveau règne.

Si le choix des leaders politiques semble écarté, le roi ne s’interdirait pas de faire appel à d’autres responsables socialistes ou istiqlaliens. Deux fers seraient mis au feu. Pour l’USFP, Fathallah Oualalou paraît bien placé. Ministre de l’Économie et des Finances depuis neuf ans, il a réussi dans son domaine et bénéficie de la confiance du Palais. Chacun le crédite de nombreuses vertus : il ignore le sectarisme, bénéficie du respect de tous et sait s’entourer.

Du côté de l’Istiqlal, les « chasseurs de têtes » ont jeté leur dévolu sur une personnalité qui risque de surprendre, mais qui n’est pas dépourvue d’atouts. Toufiq Hjira, ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, fait partie des technocrates istiqlaliens - comme Adil Douiri au Tourisme ou Karim Ghellab à l’Équipement et aux Transports - qui incarnent aujourd’hui la stratégie de modernisation accélérée du Maroc. Originaire de l’Oriental (Oujda), fils d’un héros de la lutte nationaliste sous le protectorat, il ne se contente pas d’être un technocrate et possède de réelles qualités politiques.

Faut-il pour autant enterrer Driss Jettou, l’actuel Premier ministre? Rien n’est sûr. D’abord, parce que tout le monde s’accorde à reconnaître sa réussite. Ensuite, le roi ne se sentant pas totalement engagé par ses propos, comme l’assure un conseiller, sur le choix du Premier ministre, il pourrait parfaitement maintenir Jettou à son poste.

Source: Jeune Afrique

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