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Le projet d’autonomie proposé par Rabat commence à se préciser


Les notables sahraouis promarocains ont dévoilé hier pour la première fois les contours du projet d’autonomie pour le Sahara occidental, en proposant la mise sur pied d’un gouvernement et d’un Parlement autonomes.

Après six mois de discussions à huis clos, les membres du conseil consultatif royal pour les Affaires sahariennes (Corcas) ont présenté leurs propositions au roi Mohammad VI, a indiqué hier à Rabat leur chef Khelli Henna Ould Errachid.

Après examen de ces propositions et de celles des partis politiques marocains, le roi doit annoncer la mouture finale de l’autonomie qui sera présentée à l’ONU.

Selon M. Ould Errachid, « les propositions du Corcas vont dans le sens de l’autonomie pratiquée en Europe, notamment en Espagne ». « Nous proposons la mise sur pied d’un gouvernement local, d’un Parlement et d’une autorité judiciaire autonomes », a-t-il affirmé.
Il a souligné être assuré que les Sahraouis vivant dans les camps administrés par le Front Polisario en Algérie soutiendront le projet marocain qui, selon lui, « satisfait toutes les revendications historiques des Sahraouis ». « L’indépendance est impossible car l’identification des électeurs permettant un référendum d’autodétermination n’est pas possible comme l’a montré l’expérience de l’ONU », a affirmé M. Ould Errachid. Depuis 1991, date d’un cessez-le-feu qui a mis fin au conflit armé entre les forces marocaines et le Polisario, toutes les tentatives de recenser les éventuels électeurs sahraouis ont échoué à cause de problèmes compliqués d’identification, sur un fond de conflits entre tribus, autrefois toutes nomades. « Le projet d’autonomie nécessitera également une réforme constitutionnelle au Maroc », a-t-il dit, rejoignant les avis de certains partis politiques marocains pour qui l’actuelle Constitution doit s’adapter au concept d’autonomie. « Le Maroc a une option autre que la guerre, et il n’a plus de complexe à présenter des solutions courageuses au conflit du Sahara », a souligné le chef des notables promarocains.

Mais le Front Polisario a toujours rejeté et dénoncé le projet proposé par Rabat en s’attachant à l’indépendance du territoire et au référendum d’autodétermination qui devrait lui donner lieu. Le dirigeant du Polisario, Mohammad Abdelaziz, a réclamé le 20 novembre le « parachèvement de la décolonisation du Sahara occidental sur la base du strict respect du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, à travers un référendum sous l’égide des Nations unies ».

Quant au plan Baker, du nom de l’ancien secrétaire d’État américain (référendum d’autodétermination au terme de cinq ans d’autonomie au Sahara occidental), Rabat l’a rejeté vigoureusement le jugeant « obsolète et inapplicable ».

L'Orient Le Jour (Liban)

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