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Les ventes de logements boostées par les MRE et la demande intérieure

La période estivale est connue pour être une aubaine pour les promoteurs immobiliers. Cette année, il ont de quoi être plus que satisfaits. La confirmation vient d’un des leurs, Youssef Iben Mansour, président de l’Association des lotisseurs et promoteurs immobiliers de Casablanca (Alpic).

«C’est une règle générale. Les mois de juillet-août représentent des mois de travail», affirme-t-il. Ainsi, nombreux sont les promoteurs et agents immobiliers qui reportent leurs vacances de quelques semaines. «Il n’est pas question de rater cette opportunité. Même les promoteurs qui ont l’habitude de travailler beaucoup avec les nationaux préparent attentivement la saison estivale», souligne Omar Alami, promoteur immobilier, gérant de Zinessalam. Tous les promoteurs questionnés par La Vie éco ont situé la hausse enregistrée durant cette période entre 30 et 40 % de leur chiffre d’affaires annuel. La tendance est également à observer du côté des grands groupes qui se sont spécialisés dans l’habitat économique et social. «La saison estivale est un pic pour les transactions immobilières. Etant un important acteur du marché immobilier national, nous en profitons tout naturellement», confirme Rachid Jamaï, directeur adjoint du groupe Jamaï.

Les MRE exigent d’acheter un bien titré
Cause majeure de cette fièvre, le retour des Marocains résidents à l’étranger. Ces derniers, dans leur majorité, perpétuent une tradition initiée par les première et deuxième générations de Marocains installés en Europe essentiellement, qui veut que la meilleure manière d’investir au pays soit d’y acquérir un bien immobilier. 80 % de leur épargne irait, selon des promoteurs, à la propriété. Lots équipés, maisons traditionnelles, appartements sociaux, de moyen ou haut standing ou encore villas : tous les produits sont bons pour cette catégorie de Marocains cependant très exigeante en matière de règlement des démarches administratives. «Satisfaire cette clientèle n’est pas aisé. Et pour cause, tous ne disposent que de quelques jours pour finaliser leurs achats», souligne Omar Alami. Et d’ajouter : «Tous les MRE sans exception n’achètent que des biens immobiliers titrés. C’est une précaution qui leur évite nombre de tracas, essentiellement en milieu urbain». Mais le retour des MRE à leur pays d’origine n’est pas la seule explication à cette hausse. Pour Rachid Jamaï, également vice-président de la Fédération nationale de l’immobilier (FNI), «l’été s’accompagne chez les gens d’une grande envie de s’installer dans leur propre maison». Youssef Iben Mansour corrobore ses dires en précisant que beaucoup de ménages ont profité de la saison estivale, et donc de leurs congés, pour entreprendre les démarches d’acquisition de leur maison.

A Casa, les quartiers Bourgogne et Racine extension sont très prisés
Du côté des agences immobilières, le satisfecit est donc de mise. «Cet été, nous avons assisté à un revirement de situation. En principe, le plus gros des transactions se fait avant l’été. Ce qui n’a pas été le cas cette année», souligne Valérie Guidon, agent immobilier à Casablanca. Selon elle, les quartiers les plus demandés cette saison sont incontestablement Bourgogne et Racine extension, avec des investissements moyens variant entre 800 000 DH et un million de DH. «Bizarrement, cet été, le quartier des Hôpitaux n’a pas été très demandé», précise-t-elle. M. Cohen, directeur de La Centrale immobilière, publication gratuite dédiée à l’immobilier, confirme cette tendance à la hausse. «Lors de notre suivi commercial, nous avons remarqué, suite à des relances à nos clients, que plus de la moitié des biens immobiliers annoncés en vente dans notre journal ont trouvé acquéreur», explique-t-il. «Et nous n’en avons pas encore fait le tour complet», ne manque-t-il pas d’ajouter, soulignant à son tour l’effet MRE sur un marché qui, pourtant, connaît une croissance continue depuis plusieurs années. Les opérateurs publics d’habitat ne sont donc pas restés en retrait de cette croissance. Si nombre d’entre eux préfèrent attendre la fin de l’été pour faire un bilan, on parle, du côté de l’Erac Sud, de quelque 10 000 visites. Rien que ça !

Fadoua Ghannam
Source: La Vie Eco

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