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Prêt-à-porter féminin : Succès story à la marocaine

Ce n’est pas pour rien que Marwa, l’enseigne marocaine de prêt-à-porter féminin, a fait attendre les fashionatas casablancaises. En effet, le magasin du boulevard d’Anfa, qui affiche ouverture prochaine depuis quelques temps déjà, et soulevait ainsi de nombreuses rumeurs, ouvre finalement le 8 avril prochain. Et avec des surprises.

D’abord un défilé de mode pour présenter la collection printemps-été 2006, mais aussi et surtout le lancement de deux nouveaux concepts: une ligne de lingerie et une autre de maillots de bain.

Que les jeunes filles en herbe se le disent, Karim Tazi, promoteur de la marque, a aussi prévu le lancement de Marwa Jeunes filles, une ligne destinée aux lolitas entre 8 et 14 ans. Les hommes devront patienter encore un peu avant de voir le concept évoluer vers des magasins Marwane comme prévu au démarrage du projet. Un come-back musclé pour cette enseigne marocaine qui compte également fournir ses magasins en accessoires, robes de soirées et chaussures. Pour celles qui ne connaissent pas encore, il s’agira pour les chaussures de la marque française hyper tendance Mellow Yellow. Pour les robes du soir et les pulls en cachemire, c’est la griffe branchée «Les Petites» qui a été retenue.

Il n’y a pas que les Casablancaises qui y auront droit. Le groupe Marwa, qui comprend déjà 5 points de vente (Casablanca, Rabat et Agadir), compte étendre son réseau à d’autres villes pour atteindre 10 magasins avant fin 2006. D’abord une autre boutique à Casablanca, à Marjane Derb Soltane, une à Meknès, une nouvelle à Rabat et une dernière à El Jadida. L’ouverture des 4 magasins est prévue pour le 6 mai prochain. A la rentrée, soit le 6 septembre prochain, Marwa installera sa première enseigne à Marrakech. Deux autres magasins sont en cours d’acquisition à Tanger et dans la ville ocre.

Derrière toute cette effervescence, se cache un budget global de 50 millions de DH grâce au soutien actif du capital risqueur, Maroc Invest. «Ils ont cru en l’aventure Marwa et continuent encore de le faire», explique Tazi, qui impute le retard pris sur son programme à la méfiance des banques qui ont mis du temps à suivre le projet. En back office, c’est aussi une grosse machinerie qui est mise en route.

Le groupe, qui emploie un effectif de 100 personnes, compte une trentaine de créateurs marocains dont Karim Tazi lui-même et quelques free-lances étrangers. Marwa, c’est aussi une réplique marocaine des géants de la distribution espagnols (Inditex, Induico…) avec des collections présentant quelque 250 références, et des actualisations hebdomadaires d’une vingtaine de modèles. «Sauf en période de soldes», indique le président du groupe, qui aurait souhaité que ces périodes soient justement réglementées. L’entreprise, complètement intégrée, s’occupe elle-même de la conception, fabrication et distribution.

Difficile en effet de faire appel à la sous-traitance locale en raison de la petite taille des séries et surtout pour la confidentialité.
Côté sourcing, le groupe s’approvisionne principalement à l’étranger (80% des intrants) en matières premières et accessoires, et dans une moindre mesure en maille et denim, qui représentent une force au Maroc.

Le patron de Marwa tient toutefois à souligner que le manque de transparence sur le marché local, et la cherté des droits de douane sur les matières premières hors UE ralentissent considérablement les efforts de la distribution locale organisée. Marwa, depuis sa création, a gagné en notoriété, outre-frontières. L’Algérie et la Tunisie sont friandes de l’enseigne, mais les barrières non-tarifaires trop élevées, rendent difficile l’exportation du concept, indique Tazi. Toujours est-il, fashion victim jusqu’au-boutiste, Karim Tazi soigne aussi ses cartons d’invitation sur lesquels figure, tout de blanc vêtue, Laetitia Bléger, l’ex-miss France 2004.

Radia LAHLOU
Source : L'Economiste

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