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Fruits exotiques: De nouvelles variétés à l’export

PEPINO, Kiwano, Physalis Peruviana… Ces fruits exotiques encore méconnus du consommateur marocain seront bientôt sur le marché local. Ils seront produits dans la région du Souss et exportés vers les marchés européens.

Cela, on le devra à un jeune producteur, Abderrahmane Tafraout, le vainqueur de l’émission Challenger 2005 de la chaîne 2M. En effet, en moins d’une année à peine, le lauréat a relevé le défi en réalisant son projet de production de fruits exotiques au Maroc. Il a créé avec un associé une entreprise baptisée Wenza, une SARL au capital d’un million de DH. Le jeune manager a investi dans la région du Souss, précisément à Khmiss Aït Amira dans la province de Chtouka Aït Baha. Dans cette zone irriguée à 50 km d’Agadir, le promoteur dispose d’une exploitation de 20 hectares dont cinq sont entrés en production. Une partie de la première récolte de fruits exotiques sera expédiée dès ce vendredi. En effet, une vingtaine de palettes, soit 18 tonnes, vont être exportées vers la Hollande. D’autres expéditions suivront bientôt, puisque jusqu’à présent 13 hectares au total ont été plantés et les 7 restants seront cultivés dans un mois. L’objectif pour Abderrahmane Tafraout est d’arriver à exporter 700 tonnes de fruits exotiques par an à travers huit espèces de produits dans un premier temps. Et l’agriculteur ne compte pas s’arrêter là.

Dans sa stratégie commerciale, il envisage chaque année des extensions de 30% de ses plantations, sans compter la production de 30 espèces dans cinq ans. En attendant, le producteur court de salon en salon à l’étranger pour faire connaître ses produits qui remportent, assure-t-il, beaucoup de succès auprès des acheteurs et laissent entrevoir de nombreuses commandes à venir.

Pour y faire face, l’entreprise Wenza se prépare: des plants ont été importés de Hollande et une pépinière a été mise en place. Côté effectif, le nombre d’ouvriers de l’exploitation aujourd’hui de 40 sera porté à 90 dans moins d’un mois, indique Abderrahmane Tafraout.
Selon lui, son projet n’aurait jamais pu être réalisé sans la chance qui lui a été offerte à travers l’émission Challenger. L’idée de produire des fruits exotiques dans la région du Souss est née en 2003, mais faute de garanties les banques n’ont pas suivi. Aujourd’hui, après «Challenger’’, il a décroché un prêt à 0% auprès de Attijariwafa bank avec la possibilité de ne rembourser que dans cinq ans. Pour le moment, il a investi six millions de DH dont un million en fonds propres.

Dans son plan de développement, les investissements seront sûrement plus nombreux. Le jeune manager envisage de mettre en place à moyen terme une plateforme de distribution à Arles et une station d’emballage à court terme dans le Souss. Et ce, de manière à avoir une entreprise intégrée. Pour sa première année d’exercice, il compte réaliser un chiffre d’affaires de l’ordre de 7 millions de DH.

Né au Maroc, mais MRE jusqu’à il n’y a pas longtemps, Abderrahmane Tafraout, tout juste la trentaine, est l’aîné d’une famille de huit enfants, originaire de Zaoui Cheikh qui vit à Arles en France. Diplômé en 1998 d’une école de commerce, il a acquis une expérience professionnelle dans entre autres une entreprise familiale de conserves d’anchois implantée à Aït Melloul, pour laquelle il continue à collaborer. Aujourd’hui, son retour au pays et sa réussite sont un exemple pour ses frères et sœurs et la plupart de ses amis qui tous souhaiteraient le suivre et l’imiter.

Malika ALAMI
Source : L'Economiste

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