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Formation des dirigeants: La consanguinité de nos top managers

Ils viennent de grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce et d’autres d’universités… étrangères

OÙ sont formés nos dirigeants? La plupart d’entre eux ont fréquenté les grandes écoles d’ingénieurs, de commerce ou d’universités étrangères. Il vaut mieux avoir fait ses études à l’étranger ou plutôt en France, et de préférence, dans une grande école d’ingénieurs ou de commerce, pour se retrouver dans le top management des grandes entreprises. Mais ce n’est pas la seule voie qui conduit aux commandes d’une grosse structure.

Il reste que cette consanguinité se retrouve dans les profils de la technocratie dans le privé comme dans le public. Pour des raisons historiques, le ministère de l’Equipement est considéré comme une chasse gardée des ingénieurs Ponts & Chaussées de Paris.

Le ministre, Karim Ghellab, en est lui-même un pur produit. Le patron de la Trésorerie Générale, l’infatigable Saïd Ibrahimi, est lauréat de l’Ecole Centrale de Paris.

L’administration fiscale est presque une petite exception. Noureddine Bensouda, directeur général des Impôts depuis sept ans et, depuis peu, président du Comité des experts des Nations unies en matière de coopération fiscale, a, lui, une formation universitaire. Le patron du Fisc est titulaire d’un doctorat en droit public de Paris I, Panthéon-Sorbonne. Mais le reste de son cursus a été fait au Maroc: un diplôme d’études supérieures en droit public et une licence en droit public à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Mohammed V, à Rabat.

Mohamed Berrada, dans le cockpit de Royal Air Maroc depuis 2001, est bardé de diplômes: un doctorat en sciences économiques, un diplôme de l’Ecole supérieure de commerce de Bordeaux, un autre de l’Institut de l’administration des entreprises et de l’Institut d’études politiques. Le PDG de Royal Air Maroc a fait ses études secondaires au Lycée Lyautey de Casablanca. Le futur ex-Odep (Office d’exploitation des ports) est conduit par un autre Ponts & Chaussées, Mohamed Abdeljalil. Celui-ci était l’un des collaborateurs les plus proches de Karim Ghellab, qui l’avait débauché du privé avant d’être nommé à la tête de l’Odep. Mohamed Abdeljalil est aussi titulaire d’un MBA organisé conjointement entre l’Ecole Hassania des travaux publics et l’Ecole nationale des Ponts & Chaussées de Paris.

Ali Fassi Fihri, directeur général de l’Office national de l’eau potable (Onep), a suivi un cursus universitaire dans les sciences, mais à l’étranger. Il est docteur en énergétique de Paris VII et Aix-Marseille III, après être passé par Jussieu où il a obtenu une licence en sciences physiques.

Toufiq Ibrahimi, PDG de Comanav depuis cinq ans, après avoir dirigé l’Office national des pêches (ONP), est lauréat de Sup de Co de Reims et de l’Université de Harvard.

Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom et plusieurs fois ministre, est ingénieur diplômé de l’Ecole nationale supérieure des télécommunications de Paris, promotion 1977.
Dans le secteur privé, les lauréats de grandes écoles françaises trustent les états-majors de la fine fleur du tissu économique.
Ahmed Chami, l’ex-patron de Microsoft, actuellement directeur général du groupe Saham, est lauréat de l’Ecole Centrale de Paris et l’un des membres actifs du réseau des centraliens au Maroc.

Saâd Bendidi, PDG du groupe ONA depuis janvier 2005, est diplômé de l’Ecole Centrale de Paris après avoir dirigé le groupe d’assurances RMA Watanya et Médi Telecom.

Dans la finance, Ghita Lahlou, nommée fraîchement directeur général de CNIA Assurances, est aussi lauréate de la même école que le PDG de l’ONA (Centrale de Paris).

Le patron de la Banque Populaire, Noureddine Omary, a une formation en sciences économiques, titulaire d’un certificat d’études supérieures en économie politique.
A BMCE Bank, Brahim Benjelloun Touimi vient de Paris I-Sorbonne, dont il a un doctorat en monnaie, finance et banque. Tariq Sijilmassi, président du directoire du Crédit Agricole du Maroc, est un HEC (Paris) après des études secondaires au Lycée Sainte-Geneviève à Versailles.
Quant au «champion national» (Attijariwafa bank), il est dirigé par un éminent centralien, Khalid Oudghiri.
L’audit et la profession des chiffres n’échappent pas à la règle. Aziz Bidah, associé-gérant de PriceWaterhouseCoopers Maroc (numéro sur le marché de l’audit) est expert-comptable, diplômé de Sup de Co Marseille après un Bac mathématiques à Casablanca.

Abashi SHAMAMBA
Source: L'Economiste

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