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Tourisme: Douiri secoue le monde des affaires

Opération habile. C’était une bonne idée de réunir banquiers et assurances pour tenter de redonner du punch aux investissements touristiques. Adil Douiri a déployé, jeudi 2 février à Casablanca, ses talents de commercial pour l’accélération de la cession des terrains du plan Azur et Mada’In (le programme de développement régional touristique des villes de Fès, Tanger, Marrakech et Tétouan).

La rencontre sur les opportunités d’investissements financiers dans le cadre de la vision 2010 a attiré du beau monde. Banquiers, assureurs et leur tutelle, ainsi que quelques investisseurs, aussi bien marocains qu’étrangers, ont pris part à la réunion dont le message a eu le mérite d’être clair: ou l’on se met à table ou l’on change le nom de la vision 2010 en… 2017!

Clairement, le programme avance conformément aux objectifs fixés, récapitule le ministre du Tourisme. Le maillon faible, par contre -et qui asphyxie toute la chaîne- est installé confortablement au niveau des investissements. Unités hôtelières et terrains cherchent acquéreurs... «La difficulté majeure» du programme, dixit Douiri. Autre point noir, la gestion de commercialisation des unités hôtelières. En gros, il faut séduire davantage les investisseurs institutionnels ou privés mais aussi les tour-opérateurs.
Douiri l’a rappellé, le verrou qui ne veut toujours pas sauter est celui de la propriété. De même, investisseurs privés comme institutionnels se comptent sur les doigts de la main (CMKD, Risma, Sogatud, Somed pour les institutionnels, les groupes Marrache et Bennabes, Chaâbi, Kabbaj, Mestari, notamment pour les privés). «On a vite fait le tour!» lance Douiri.

Beaucoup d’humour encore de la part du ministre, n’empêche la phase critique amorcée vu le rythme de vente des nouveaux terrains. Or, «c’est en cela que réside la vision 2010». Et Douiri d’ajouter: «Si c’est hors de portée, il faut le dire et changer les plans». Les objectifs, eux, sont maintenus. 8.000 lits par an aujourd’hui qu’il faut doubler. De même, il faut passer à la vitesse supérieure pour les hôtels: 40 à 50 créations annuelles seraient un bon score (la moitié actuellement).

Il a été rappelé, en outre, que ces opportunités d’investissements aujourd’hui au Maroc sont uniques et non renouvelables. «Cette période dans la vie du tourisme marocain ne va pas se reproduire de sitôt».
Par ailleurs, les atouts séductions et les pistes de promotion à l’investissement, les avantages pour celui qui mettra la main à la poche, les différents business modèles possibles, ont été largement passés en revue par le staff du ministre. Les projets très jeunes pourront être cotés en Bourse et un guide réunissant l’ensemble des conditions avalisées est actuellement en préparation avec la direction des Assurances et de la Prévoyance sociale (DAPS).
In fine, Douiri ira même jusqu’à proposer des idées pour «se faire de l’argent!» «Pourquoi ne pas monter des sociétés d’investissements qui achèteraient des terrains pour les revendre ensuite à des tour-opérateurs qui payeront un loyer?» Et la clé du déclenchement de masse reste le banquier… A bon entendeur!

Céline PERROTEY
Source : L'Economiste

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