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Nador Ouest Med : Vers la réalisation d'un port pétrolier

L’option d’un port pétrolier prend le devant sur celle d’un port de transbordement de conteneurs à Nador. C’est le Hollandais Alkyon qui fait les premières esquisses. Le modèle et la configuration du port ne sont pas encore fixés et le coût non encore déterminé. Un port abrité peut coûter jusqu’à un milliard de dirhams. Qui va financer ?

C’est au cabinet hollandais Alkyon, Hydraulic Consultancy & Research, que le ministère de l’équipement et du transport a confié l’étude de réalisation du port de Nador Ouest Med. Les experts néerlandais ont pour mission de présenter des esquisses de la configuration du nouveau port de Nador. Il s’agit de brouillons donnant une idée générale sur l’emplacement, les possibilités de traçage et surtout la nature des installations. Et attention : le choix de la configuration pèse lourd sur le coût du port. Jusque-là, aucun officiel marocain ne s’était aventuré à estimer le coût global de la construction du port ni la nature du financement (budget de l’Etat, endettement, construction par un privé et concession d’exploitation…). C’est dire que le projet n’est pas encore clair dans la tête de ses géniteurs.

Ce qui est sûr, c’est que dans cette première phase, c’est la configuration de la réalisation d’un port pétrolier qui concentre les efforts des autorités en charge de ce dossier. L’option de port de transbordement de conteneurs semble reléguée en deuxième et dernière position. Pourtant, cette option aurait l’avantage, selon la communauté portuaire au Maroc, de ne pas poser de problème de financement. Pour cause, en 2008, la compagnie chinoise Modern Terminal avait focalisé sur la réalisation d’un port de transbordement de conteneurs à Nador. L’étude a été faite et les conclusions auraient été présentées à des officiels. Lesquels ? Personne ne le sait, le ministère de l’équipement étant hermétique à ce sujet. Au sein de la communauté portuaire, on parle d’une étude pour le compte du géant mondial Hutchinson (un autre Chinois de Hong-Kong). De même, selon une synthèse réalisée par la fédération internationale des ouvriers du transport, seul Hutchinson maintient sa stratégie de déploiement en investissant dans l’augmentation de la capacité de traitement des conteneurs. Les autres compagnies, notamment APM, présente à TangerMed I, n’en ont pas la force pour l’instant, ce qui explique le désistement de cette dernière de TangerMed II.

L’exclusion temporaire d’un port de transbordement de conteneurs met l’Etat marocain devant un choix difficile. Le coût de réalisation d’un port pétrolier est estimé, selon des experts, dont Najib Cherfaoui, à 1 milliard de dollars « pour un port abrité », précise celui-ci. La configuration la moins chère est celle de port doté de « sea lines », des pipelines installés au large et reliés à une bouée auprès de laquelle accostent les pétroliers. Or, le choix de l’une ou l’autre configuration nécessite des investissements qui ne peuvent être justifiés que par la présence d’une raffinerie dans l’arrière-pays du port.

Une idée qui n’est pas nouvelle, puisque le Maroc a déjà cogité, en 1980, la réalisation d’un port pétrolier à Jorf Lasfar. Un projet qui n’a pas vu le jour suite à la pression de Samir (société marocaine de l’industrie de raffinage). Le même projet est sorti des tiroirs récemment et c’étaient des Emiratis qui devaient financer la réalisation d’une raffinerie à Jorf. La crise financière en a décidé autrement. Actuellement, c’est vers Nador que les yeux des pétroliers se tournent. Cela est d’autant plus important que le Maroc ne peut dépendre d’un seul et unique point d’approvisionnement (Mohammedia). L’idée est donc là, le port est en cogitation (rien de sérieux pour l’instant), il reste à trouver le bon partenaire.

Khalid Tritki
De notre partenaire Maroceco.ma

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