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TGV Maroc : Alstom cherche à gagner l’opinion publique marocaine

La signature du contrat du TGV est prévue pour février prochain. Alstom, le constructeur français, a conscience de la sensibilité qui entoure ce dossier et tente de calmer les esprits par une action de communication ciblée.

Alstom prépare le terrain pour l’annonce du coût réel de la transaction du TGV au Maroc. Selon des sources proches des milieux publicitaires à Casablanca, le constructeur de trains à grande vitesse a lancé une consultation pour le choix d’une agence RP (relation presse et relation publique). Le cahier des charges à la base de cette consultation est clair : préparer l’opinion publique marocaine à l’arrivée en force d’Alstom.

Rappelons, en effet, que le Français a décroché par appel d’offres les tramways de Rabat et de Casablanca. Pour ce dernier, le marché se chiffre à 2 milliards de dirhams pour le matériel roulant et 700 millions de DH pour l’entretien. A cela s’ajoute la commande juteuse passée récemment par l’Office National des Chemins de Fer pour l’acquisition de 20 locomotives baptisées E1400. Le coût de l’opération avoisine les 800 millions de DH. Sans oublier, la réalisation de marché pour le compte de l’ONE.

Mais si ces marchés-là ne posent pas de problème en termes d’image, celui du TGV inquiète le constructeur français. Selon nos sources, l’accueil froid qu’a reçu l’annonce de la réalisation d’une ligne TGV reliant Tanger à Casablanca n’est pas de nature à rassurer le Français. Cela est d’autant plus vrai que la passation de ce marché n’a pas suivi la procédure de l’appel d’offres. Certains députés marocains, appuyés par une presse hostile à ce projet, estiment que le Maroc pouvait disposer d’une meilleure offre s’il avait fait jouer la concurrence sur ce dossier. Sans oublier ceux, nombreux, qui rejettent complètement ce choix de TGV et défendent l’option de train rapide et surtout moins coûteux pour un pays qui a besoin de toutes ses ressources.

Alstom, qui s’apprête à signer le contrat du TGV en février 2010, veut faire l’économie d’une telle tension autour d’un dossier sensible. D’où le besoin d’une action RP en douceur, mais aussi en profondeur. L’action est déjà en marche avec à la clé une grande interview dans L’Economiste, quotidien économique marocain positionné sur l’information institutionnelle. Cette sortie médiatique, bien ciblée, a mis en exergue l’effet induit d’un projet structurant comme le TGV, notamment en termes de marchés à attribuer à des entreprises locales. Belle entrée en matière pour préparer des annonces qui risquent de froisser des sensibilités locales, surtout quand le constructeur français révélera le coût réel de cette transaction hautement politique.

Khalid Tritki
De notre partenaire Maroceco.ma

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