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Logement social : Le Maroc court-il à la… catastrophe ?

En 2010, plus aucun logement social ne sera produit alors que 10 années durant, ce segment de marché a été le moteur de croissance du secteur de l’immobilier avec une «part de marché» de l’ordre 50 %. En cause : la disparition de l’exonération et la rareté du foncier. Conséquences : politique nationale de lutte contre l’habitat insalubre en danger, emplois détruits,….

Du côté du gouvernement, on se montre bien discret. «Le logement social a fait son temps. Le marché est beaucoup plus demandeur d’appartements destinés à la classe moyenne ainsi que de logements pour population à faible revenu».
Ce propos a été exprimé par le gouvernement dirigé par Abbas El Fassi, il y a un an, à peine, lors d’une sortie médiatique dans le cadre de la présentation d’un nouveau concept de logements à 140 000 dirhams et d’une réflexion sur la construction de produits d’habitations dans la fourchette de prix variant entre 600 000 Dh et 800 000 Dh.

Seulement voilà, il semblerait que la réalité du…terrain soit tout autre. En effet, les résultats de l’enquête sur la classe moyenne sont venus fausser la donne car elle révèle que le revenu maximal de la classe moyenne (d’après l’étude) – et qui concerne 53 % de la population – lui permettrait de faire l’acquisition d’un bien immobilier d’une valeur de 480 000 dirhams.

Sur le logement d’une valeur de 140 000 Dh, répond-il aux exigences du marché et des populations de consommateurs ? Pas si sûr. «Ce produit ne correspond pas aux aspirations sociales d’une catégorie de population qui ambitionne légitimement d’être mieux logée», indique-t-on du coté des professionnels du secteur.

De facto, jamais la demande en logements à 200 000 Dh n’a été aussi forte et, comble du comble, jamais la production n’en a été aussi faible. Pour mieux s’imprégner de la situation et mieux cerner la problématique, un indicateur de taille. En 2010, il n’y aura quasiment pas de constructions de logements sociaux.

Crise du logement social, effondrement du marché immobilier du haut (et très) standing (comme à Marrakech et Tanger avec des baisses des prix de l’ordre de - 20% à - 30%), tensions sur les marchés de l’immobilier, «verrouillage» des dossiers d’emprunts des particuliers pour l’achat de biens immobiliers par les banques,...

Décidemment, le dernier semestre 2009 s’annonce particulièrement difficile et délicat.

Rachid Hallaouy
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