Technologies nucléaire: le Maroc avance doucement

L'ouverture de l'économie marocaine sur les technologies nucléaires est devenue une nécessité impérieuse eu égard à la part de la facture de l'énergie dans le budget et à l'exploitation multiple de plusieurs sources d'énergie dans divers domaines, a affirmé vendredi le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche scientifique, M. Habib El Malki.

M. El Malki, qui présidait la réunion du Conseil d'administration du centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNESTEN), a indiqué que le Maroc est entré dans une phase de progrès lui imposant de mobiliser toutes ses énergies et de diversifier l'utilisation des technologies existantes nécessaires à son développement socio-économique.

Le Maroc n'a pas décidé à lui seul de mener l'expérience d'ouverture sur l'énergie nucléaire mais s'est engagé dans cette voie avec le soutien de l'Agence internationale de l'énergie Atomique (AIEA) et dans le cadre de la coopération scientifique et technique avec des pays voisins tels la France, les Etats-Unis, a ajouté le ministre.

Ce choix qu'il faudra aujourd'hui consolider doit être soumis à un régime de contrôle et de suivi dans le cadre d'une vision globale tendant à répondre aux exigences de sécurité en la matière, a noté le ministre, rappelant l'adoption par la Chambre des Conseillers de la loi relative à la responsabilité civile et aux risques nucléaires.

L'ordre du jour du conseil a porté sur la présentation du bilan de l'exercice 2001-2003, l'approbation des comptes, l'examen du programme d'action 2005-2007, du statut, de la structure organisationnelle et des ressources humaines. Le CNESTEN, qui constitue un instrument technique de l'Etat bénéficie d'un soutien matériel de la part du gouvernement par le biais du ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des Cadres et de la Recherche scientifique, a dit M. El Malki.

Produits radiopharmaceutiques

Ainsi, le budget affecté au centre pour l'année 2004 s'élève à près de 75 millions de DH, budget qui a été revu à la hausse au titre de l'exercice 2005 pour atteindre 120 millions DH, a-t-il indiqué, ajoutant que toutes les prévisions augurent d'un renforcement du soutien accordé par l'Etat. Outre sa mission scientifique, le CNESTEN réalise des prestations d'études et de recherche dans les secteurs de la santé, de l'eau, de l'industrie, de l'environnement, des mines, a fait remarquer M. El Malki, soulignant que le centre, considéré comme une structure d'avant-garde dans le domaine de la recherche scientifique au Maroc, traduit le progrès réalisé par le Maroc dans ce domaine.

Pour sa part, le directeur général du CNESTEN, M. Kalid El Mediouri a souligné que les domaines d'intervention du centre sont l'environnement et les ressources naturelles, la santé, l'industrie, l'énergie et la sûreté nucléaire. Dressant le bilan du plan d'action pour la période 2001-2003, il a notamment indiqué que dans le secteur stratégique de l'environnement et des ressources naturelles, trois axes liés aux ressources en eau, au sol et à l'environnement accueillent des programmes depuis plusieurs années.

En matière de médecine nucléaire, le CNESTEN a développé et mis au point les principaux produits radiopharmaceutiques utilisés au niveau national en vue d'une substitution de l'importation, a poursuivi M. Mediouri, ajoutant que dans le domaine de la recherche médicale, le centre a achevé la campagne de dépistage de l'hypothyroïde néotanale, et qu'en cancérologie, les équipes de recherche ont travaillé sur la problématique du cancer du col de l'utérus.

M. Mediouri a, en outre, indiqué que le centre a amélioré de façon significative son positionnement scientifique et technique dans les secteurs socio-économiques dans lesquels il intervient, soulignant que le CNESTEN contribue désormais à l'étude de problématiques se posant à l'échelon national tout en continuant à assumer sa mission d'appui technique de l'Etat.


Source: MAP