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Les compagnies marocaines collectionnent les retards

Un retard de plus, un retard de trop pour les compagnies aériennes marocaines, lesquelles ont pulvérisé leur forfait de retards pour cette année. Pendant les six derniers mois, les incidents se succèdent et, pour ne rien arranger, la presse internationale en fait des gorges chaudes.

L'auteur de la toute dernière bourde est Royal Air Maroc avec un retard de plus de 13 heures pour un vol Paris (Charles de Gaulle)-Àgadir. Les explications de la compagnie se font encore attendre. Il faut dire que pour cette dernière, la situation est assez délicate. Il y a à peine quelques jours, elle annonçait dans un communiqué l'annulation de plusieurs vols à destination de différents pays africains en raison d'une grève des contrôleurs aériens. Peu avant cela, la compagnie avait dû affronter les grandes perturbations que l'absence collective de ses pilotes avait causées. Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, la filiale low cost de RAM, Atlas Blue, fait également parler d'elle ces derniers temps à cause des nombreux et énormes retards enregistrés par ses vols. Il y a moins de deux mois, la ligne Marseille-Marrakech assurée par la low cost a accusé un retard de plus de 6 heures. Mais le plus spectaculaire reste le dernier incident où plus de 200 clients de la compagnie ont dû attendre à Lille et à Marrakech un avion qui n'est jamais arrivé. Celui-ci devait faire le départ du Maroc puis revenir avec d'autres passagers de l'aéroport de Lesquin (Lille). Seulement, l'appareil d'Atlas Blue n'était pas disponible et la compagnie n'a pu affréter aucun avion pour sauver la situation. Résultat : l'avion part avec plus de 26 heures de retard.

Contactée à plusieurs reprises, la compagnie est restée injoignable. Elle n'a présenté, au grand public, aucune explication exhaustive sur les causes de ses retards. La presse française s'est faite l'écho de toutes ces mésaventures mais surtout d'un grand manque de savoir-faire des compagnies marocaines, qui n'ont fourni aucune information aux passagers et surtout aucun service (hébergement, restauration. ..). Cette série noire commence à inquiéter les responsables. Des sources bien informées indiquent que lors du dernier conseil d'administration de l'Office national des aéroports, le sujet de la ponctualité a été évoqué. En 2006, l'indice de ponctualité à 15 minutes dépassait les 95%. Autant dire que tous les avions décollaient à l'heure. En 2007, cet indice a dégringolé à 72%. Et cette année, les opérateurs du secteur sont sûrs de le voir se creuser davantage. A qui la faute? Les différents intervenants lors de la préparation d'un vol tendent souvent à se rejeter la responsabilité. Impossible donc de savoir pour le moment si Atlas Blue souffre d'un manque de capacités en termes de flotte, ou si les retards sont imputés à un encombrement du trafic aérien, d'un retard au niveau du contrôle des bagages ou si les petits aéroports marocains ne sont pas encore rodés au trafic...

Ichrak Moubsit
Source: Le Soir Echos

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