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Banque : Le Maroc montre ses atouts à Lyon

Le vingtième anniversaire du Club Lyonnaise des Banques, filiale du CIC, a été célébré à Lyon le 2 décembre. Thème dominant de l’événement : les relations économiques entre la France et le Maghreb. Plus de 1 700 entreprises, cadres et dirigeants d’entreprises étaient présents.

Les 1 700 cadres et dirigeants d’entreprises de la région du Rhône Alpes conviés au Palais des Congrès de la ville de Lyon, le jeudi 2 décembre, à l’occasion du vingtième anniversaire du Club Lyonnaise des Banques n’ont pas pu prendre place tous dans la salle plénière de la Cité Internationale de Lyon. Certains ont dû suivre la cérémonie et les débats dans une salle attenante grâce au circuit vidéo.

Raisons de cette affluence record, d’abord l’importance du Club LB, aujourd’hui plus de 900 adhérents, un accompagnement de plus de 5.000 entreprises et une implantation solide dans toute la France du Sud Est. Mais aussi et surtout, le thème retenu pour cet anniversaire: «Les relations Europe-Maghreb : une chance pour les entreprises françaises».

Un débat développé en table ronde avec des intervenants de qualité. Côté maghrébins, les ambassadeurs du Maroc, de l’Algérie ainsi que des dirigeants de trois banques maghrébines dont, pour le Maroc, Othman Benjelloun, président de la Banque Marocaine du Commerce Extérieur.

Le P-dg de la BMCE était accompagné lors de ce voyage par deux de ses administrateurs généraux, Abdéljalil Ayed et Brahim Benjelloun Touimi ainsi que de Mehdi Tahiri, Directeur Général de Capital Invest, filiale de BMCE Capital chargée du développement du Capital Risque.

La Banque de Tunisie et la Banque Extérieure d’Algérie complétaient le panel. Côté français, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, fin connaisseur des relations France Maghreb, aujourd’hui membre du Conseil d’Etat. C’est de lui que viendra l’orientation du débat, en invitant les entreprises françaises à ne plus considérer le Maghreb comme une chasse gardée.

L’adhèsion du Maroc et de la Tunisie à l’OMC, celle attendue de l’Algérie ainsi que les accords de libre-échange signés avec les USA annoncent un environnement plus ouvert. Aussi, «les entreprises françaises ne doivent pas dormir sur leurs lauriers», insiste le ministre qui émet le vœu d’une vision renouvelée de relations franco-maghrébines.

Aux trois ambassadeurs, l’ancien ministre des Affaires étrangères posera l’une des questions qui intéressent le plus les investisseurs français, l’environnement de l’investissement dans leurs pays respectifs, l’insécurité juridique et la possibilité pour les cabinets d’avocats étrangers de s’installer dans les pays du Maghreb. Interrogation que Hassan Abou-ayoub a répondu pour le Maroc, en rappelant entre autres, la mise en place des tribunaux de commerce, les réalisations du Royaume en matière de préservation de la propriété intellectuelle et de lutte contre la contrefaçon.
«Nous attendons des entreprises françaises de l’investissement» dira en filigrane Othman Benjelloun qui rappelle que 22 des 25 grandes entreprises françaises sont présentes au Maroc.

«Nous sommes condamnés, nous Européens et Maghrébins et quelle belle condamnation» ajoute le banquier qui met en avant d’abord son appartenance maghrébine.

L’évocation des relations économiques France-Maghreb ne pouvait faire l’économie de la question sensible des et des répercussions de l’élargissement de l’Europe vers l’Est. «L’investisseur qui vient au Maghreb s’intéresse à la fiscalité, aux coûts de l’immobilier et aux coûts horaires, dira Mahmoud Belhoucine, chargé du bureau de liaison du groupe CIC au Maroc, présent à cette rencontre, accompagné de ses pairs tunisiens et algériens.

A la longue poursuit-il, les coûts dans les pays de l’Est vont grimper du fait même de leur rattachement à l’UE. On assistera alors au même phénoméne survenu avec l’Espagne et le Portugal. D’où conclut-il, l’intérêt du Maroc et du Maghreb à rester comme arrière pays d’Europe.

Sur le plan économique, les flux entre les trois pays et la France représentaient 17 milliards d’euros en 2003, soit autant que le volume des échanges entre l’Hexagone et la Chine à la différence près qu’ici la balance est déficitaire de 8,5 milliards d’euros aux dépens de la France. D’où rappelle Remy Weber, président de la Lyonnaise des Banques, «à ne pas céder rapidement aux effets de mode».

Actuellement, environ 500 entreprises Rhône Alpines sont présentes en Algérie, 600 au Maroc et autant en Tunisie.
Obligé comme l’a rappelé l’ambassadeur Abouayoub à créer 40 millions d’emplois d’ici les quarante prochaines années, le Maghreb a intérêt à baliser le chemin de l’investisseur et à hâter son intégration économique. Un autre débat.

DNES Adam Wade
SOurce : Aujourd'hui le Maroc

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