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Chaâbi claque la porte de la Fédération des promoteurs immobiliers marocains

Pour éviter de gêner la confrérie, Miloud Chaâbi devait présenter sa démission hier en assemblée de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers.

Miloud Chaâbi, président de Chaâbi Lil Iskane, ne lâche pas prise. Il a Douja Promotion Groupe Addoha dans sa ligne de mire et il usera de tout son poids pour prouver qu'il y a eu abus dans la vente des terrains de l'Etat à la société de Anas Sefrioui. Et pour que tout se fasse dans le fracas, Chaâbi a décidé de claquer la porte de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Ainsi, avant la tenue, hier après midi, de l'assemblée générale de la Fédération, Chaâbi père promet de déposer sa démission. A l'heure où nous mettions sous presse, la Fédération n'avait pas encore reçu de lettre officielle annonçant le départ de Chaâbi. Pour preuve, la stupéfaction de Saïd Sekkat, secrétaire général de la FNPI, en apprenant (par nos soins) que son président se préparait à quitter le navire. Selon des sources proches du groupe Ynna, «la démission du président s'impose pour ne pas gêner la FNPI». Surtout que, selon des sources non autorisées, des membres de la Fédération auraient exercé des pressions sur Miloud Chaâbi, président de la FNPI, pour qu'il renonce à sa bataille contre Anas Sefrioui. Mais aucun des membres contactés par le Soir échos ne reconnaît ouvertement l'existence de telles pressions. Ce qui est sûr, c'est que les membres de la Fédération n'ont jamais apprécié que la famille immobilière se déchire par médias interposés. Et c'est Miloud Chaâbi qui a porté le premier coup.

En effet, si la polémique sur la session des terrains de l'Etat date d'il y a un plus d'un an, Chaâbi l'a déterré en présentant «ses preuves irréfutables». Selon les documents adressés à certains organes de presse, le total des terrains cédés par l'Etat ou ses ramifications (comme la CDG) au groupe Addoha l'a été à 2,1 milliards de dirhams. Alors que le prix réel, selon la version de Chaâbi, est de 22,9 milliards de dirhams, soit un manque à gagner pour l'Etat de 20,8 milliards. Des chiffres difficiles à cautionner sans l'intervention d'experts dans le domaine. Mais Chaâbi n'en a cure. Pour donner du poids à sa thèse et surtout la politiser, il pousse à la création d'une commission d'enquête au Parlement. L'objectif est, d'abord, d'officialiser les conclusions établissant la mauvaise gestion des biens publics et, ensuite et surtout, pointer publiquement du doigt les politiques qui y ont joué un rôle. D'où la publication de documents signés par Fathallah Oualalou, l'ancien ministre des Finances.

La Fédération du secteur regardait faire avec un sentiment du gâchis. La posture offensive de Chaâbi a finalement poussé à réagir. D'où, l'assemblée générale tenue hier pour le seul objectif «de clarifier la position de la Fédération par rapport à celle de Miloud Chaâbi, son président», indique t-on auprès de la FNPI. En clair, la Fédération doit établir si, en s'attaquant à Addoha, le président Chaâbi parle en son nom propre ou en tant que porte-parole de la Fédération. Sentant le désaccord pointé à l'horizon, Chaâbi préfère quitter l'association représentative pour se consacrer à l'attaque contre Addoha en attendant d'autres batailles. Cela sera le cas d'Al Omrane, société étatique par excellence, dont Chaâbi souhaite la disparition. Selon ses différentes déclarations, l'Etat, pour assurer une concurrence loyale, ne doit pas disposer d'opérateur actif dans le secteur de l'immobilier. Entendre, Al Omrane bénéficie d'avantages sérieux pour le foncier. Toujours la même rengaine foncière...

Khalid Tritki
Source: Le Soir Echos

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