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Internet et PC peinent encore à percer au Maroc

La pénétration des TIC au Maroc piétine! C’est du moins ce que révèle l’enquête 2007 réalisé par l’Agence nationale de réglementations des télécommunications (ANRT). Avec un parc qui compte seulement 1,1 million d’unités, le PC demeure un produit de luxe. A peine 3% des foyers ruraux disposent d’un ordinateur, contre 15% en milieu urbain. Même si l’électrification bat son plein, la fracture numérique entre la campagne et la ville persiste. Le droit d’accès aux TIC doit-il être constitutionnalisé?

La majorité des usagers utilisent leur PC pour la bureautique et un peu plus de la moitié pour l’Internet (voir encadré). Pour des raisons d’espace et de mobilité, l’ordinateur portable reste favori. Quant à la disponibilité des PC hors domicile, c’est une autre paire de manche. Plus de 60% des sondés affirment «ne jamais avoir accès à un ordinateur hors domicile»! Et «seulement 30% de ceux qui ne sont pas équipés y accèdent à l’extérieur». Heureusement que les cybercafés existent....

Cette anémie technologique a ses raisons. Car 57% des individus affirment que les prix des ordinateurs sont trop chers (voir info). C’est d’ailleurs la même raison invoquée pour l’abonnement Internet. En ce début de XXI siècle, 420.000 foyers sont connectés, avec un fort engouement pour l’ADSL! Ce qui représente un taux de pénétration d’à peine 1,4% pour l’ensemble de la population (environ 7% des foyers). Plus désolant encore, les abonnements Internet tournent au ralenti. Par rapport à 2006, les opérateurs télécoms n’ont conquis que 30.000 nouveaux ménages.

On est encore loin de la «démocratisation» d’une connexion Internet à domicile. Pourtant, les usagers sont friands de recherche d’infos et de téléphonie sur Internet (Skype et MSN…). Sur un autre registre, la téléphonie fixe et mobile s’en sort relativement mieux. Fin décembre 2007, l’ANRT a comptabilisé près de deux millions de lignes à domicile, contre 813.000 l’année précédente. Un tournant qui s’explique par «le nombre de lignes en mobilité restreinte vendues par WANA», selon le régulateur télécom. Pourtant, 61% des usagers des télécommunications ne sont pas abonnés au fixe. «Après le boom de 2004 et 2005», c’est l’accalmie pour le marché du téléphone portable. Car, en 2007, un «ralentissement du taux d’équipement» a été constaté encore une fois par l’Observatoire des TI. Cependant près de 37% des personnes appartiennent à des foyers équipés à la fois d’un fixe et d’un mobile au moins.

Le SMS confirme lui aussi son statut de chouchou. «C’est de loin le service (…) préféré des Marocains», selon l’enquête. Par contre, le téléchargement de sonneries, jeux, navigation Internet… n’ont pas vraiment le vent en poupe.

C’est une autre histoire pour les 500 entreprises sondées et les TIC; on compte en moyenne un ordinateur pour deux employés. Une très légère avancée par rapport à 2006. C’est le secteur des technologies qui enregistre le taux d’équipement le plus élevé (0,90%). Il est suivi par les services/transport (0,56%), le secteur primaire, et enfin par l’industrie/construction. Côté investissement, équipement et formation, le budget des TIC ne représente que 0,8% en moyenne. Il est en léger retrait par rapport à 2006. Par ailleurs, 88% des entreprises ont une connexion Internet contre 90% en 2004 et 91% en 2006. Le secteur primaire et de l’industrie/construction sont les moins connectés. Environ 16% des sociétés ont Intranet, et les grosses structures sont les mieux équipées. Sur les 500 entreprises enquêtées, 30% disposent d’un site web.

Méthodologie

L’enquête de collecte des indicateurs TIC a été réalisée en février et mars 2008 en face-à-face et a porté sur un échantillon de 1.317 personnes. Les sondés sont âgés de 12 à 65 ans. Le choix de l’échantillon s’est notamment référé au recensement national de la population de 2004. Les critères retenus sont: lieu de résidence, âge, sexe, région, CSP du chef de ménage. Pour les entreprises, l’Observatoire des TI a plutôt mené une enquête téléphonique. Ainsi, 500 sociétés ont été contactées, soit une centaine de plus qu’il y a deux ans. Elles ont été choisies dans l’annuaire Kompass par tirage aléatoire. Les entreprises de plus de 4 salariés ont été réparties en 4 secteurs: technologie, primaire, industrie/construction et services et transport. Par rapport aux enquêtes des années précédentes, la méthodologie n’a pas été modifiée.

Faiçal Faquihi
Source: L'Economiste

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