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Sale temps pour les MRE d'Espagne

La décadence rapide de l'emploi en Espagne, touchant au premier chef les immigrés, inquiète de plus en plus les MRE. Face à cette dégradation inéluctable, due essentiellement à la crise immobilière qui sévit depuis plusieurs mois dans le pays ibérique, les associations d'immigrés marocains se mobilisent.

ATIME (Association des travailleurs immigrés marocains en Espagne), l'une des plus influentes de ces ONG, a demandé une audience au ministre de l'Immigration espagnol. «Une rencontre est prévue dans les prochains jours. La date n'a pas encore été arrêtée», affirme son président Kamal Rahmouni dans une déclaration au «Soir échos». A l'ordre du jour : discuter les solutions alternatives propoposées par son département au profit des MRE ayant perdu leur emploi.

Selon Kamal Rahmouni, les migrants les plus louches sont ceux qui travaillent dans le secteur du bâtiment et des services et ayant vécu deux à quatre ans en Espagne. «Ceux-là ont des contrats de travail de 6 mois à 1 an», ajoute-t-il. Selon les statistiques officielles de l'institut national de la statistique espagnol (INE), le taux de chômage dans les rangs des migrants a atteint cette année 14,65%, contre8,73% pour les Espagnols. Puisque que la communauté marocaine est majoritaire avec 650.000 personnes, elle sera la plus touchée. La plupart des Marocains travaillent dans le secteur du bâtiment et de la construction. Selon une étude menée par la banque BBVA, entre 330.000 et 450.000 travailleurs risquent de perdre leur emploi durant les deux prochaines années, dont des dizaines de milliers de Marocains. Autre point saillant qui sera au coeur des discussions entre Kamal Rahmouni et le ministre de l'Immigration espagnol : les priorités de sa stratégie d'immigration. «Le chef de gouvernement espagnol a déjà donné la couleur de sa politique d'immigration, note Rahmouni. Le mot d'ordre du durcissement est perceptible depuis les élections. Avec le ministre espagnol chargé de la question de l'immigration, nous voulons asseoir déjà le dialogue pour pouvoir se mettre d'accord sur les différents points épineux».

A la question si son ONG a entrepris une démarche auprès du ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger, Kamal Rahmouni donne une réponse négative. L'expérience avec le prédécesseur de Mohamed Ameur, n'étant pas concluante, l'en a dissuadé. Kamal Rahmouni regrette que «ce département ne dispose pas de toutes les compétences nécessaires pour agir. La multiplicité des intervenants ne fait que compliquer davantage les choses». Kamal Rahmouni se dit «pessimiste» quant à une réaction de la part du ministère marocain. Contacté par la rédaction, le ministre délégué chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger affirme que, lors de sa récente visite en Espagne, il a abordé le sujet avec les responsables notamment Catalans. «Ils m'ont assuré qu'ils sont en train de réfléchir sur des mesures alternatives», rassure Mohammed Ameur. Une rencontre est-elle prévue dans les prochains jours pour en discuter ? «Non»,rétorque-t-il, arguant que toute action doit être prise en concertation avec les différents ministères concernés, à savoir l'Emploi et les Affaires étrangères.

Leïla Hallaoui
Source: Le Soir Echos

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