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Rabat/tramway: de «gros détails» encore à régler

Ce n’est plus un rêve, mais une réalité. Le projet de tramway de Rabat prend forme et les travaux avancent conformément à un planning très précis.

La direction de l’Agence pour l’aménagement de la vallée de Bouregreg (AAVB) annonce d’ailleurs que les travaux de déplacement des réseaux d’eau, d’électicité et de télécommunications sont effectués à plus de 60%. Maintenant, on passe à l’aménagement de la plateforme de la future ligne de tramway. Plus de 1 km a été déjà réalisé. Deux fronts, l’un situé à Salé et l’autre au niveau de l’avenue Al Alaouiyne à Rabat, sont ouverts.

Cependant, il reste de «gros détails» encore à régler le long du tracé, à Salé. Des points qui préoccupent les responsables de l’agence. Le premier est d’ordre social.

Il s’agit d’une zone de bidonvilles proche de la ligne n°1 du tramway, exactement au niveau du quartier Hay Karima, terminus de la ligne. «Avec l’aide de la commune de Salé, on essayera de reloger les 200 familles qui habitent cette zone», a indiqué Lemghari Essakl, directeur général de l’ AAVB. Le terrain libéré permettra la construction du nouveau centre de maintenance du matériel ainsi que le siège du futur exploitant de ce projet. L’éradication de ces bidonvilles est nécessaire pour garantir la sécurité de la circulation du tramway. Sur ce volet, on doit se rappeler les énormes dégâts supportés par l’Office national des chemins de fer (ONCF) dont les trains font l’objet de jets de pierres par des riverains.

Autre point à résoudre, celui d’une ancienne décharge, située au niveau du boulevard Hassan II, juste après le carrefour de Bettana à Salé. A noter que le terrain appartient aux domaines des Habous. «Avec ce département, on souhaite développer un partenariat pour réhabiliter le site pour qu’il soit en harmonie avec le projet du tramway», souligne Essakl. Enfin, dernier problème, et non des moindres, il reste à déplacer une centaine de tombes du cimetière Sidi Belabass, et ce, pour permettre d’élargir l’emprise de la voie du tramway. Des négociations sont en cours pour trouver une solution qui contente toutes les parties.

Par ailleurs, rappelons que plusieurs conventions ont été signées en marge de la visite de la délégation française, menée par le Premier ministre, François Fillon. Il s’agit notamment d’un contrat portant sur la réalisation de la plateforme et la pose de la voie ferrée. Le coût de l’investissement s’élève à 80 millions d’euros, soit l’équivalent de 880 millions de DH. Le marché a été décroché par un groupement composé de Colas Rail (France) et GTR (Maroc). L’entreprise est déjà à pied d’œuvre sur le chantier. A noter aussi une autre convention visant l’acquisition du matériel auprès du constructeur français Alstom dont le coût dépasse un milliard de DH hors taxe. Dans le cadre de cette opération, le gouvernement français a octroyé au Maroc un prêt de 150 millions d’euros, soit plus de 1,5 milliard de DH avec des conditions avantageuses pour la partie marocaine. En effet, le taux d’intérêt est fixé à 2,38% et le remboursement étalé sur 30 ans, à partir de la 5e année d’activité.

Lyon comme modèle
Les responsables de l’ AAVB penchent pour le modèle d’exploitation du tramway de la ville de Lyon. Pourquoi? La durée de la délégation est largement courte, ne dépassant pas 6 ans, ce qui permet de faire jouer la carte de la concurrence entre plusieurs opérateurs. Cela se traduit par une amélioration de la qualité avec un coût du service supportable par les usagers. Sur ce point, il faut retenir qu’un appel d’offres à manifestation internationale sera lancé prochainement par l’agence pour choisir le futur exploitant du tramway de Rabat-Salé.

Nour Eddine El Aissi
Source: L'Economiste

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