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Le marocain face à la baisse de son pouvoir d'achat

Alors qu’une catégorie de la population (Maroc utile) attend avec impatiente la nomination du futur Premier ministre, le «Maroc inutile» s’inquiète, lui, de la cherté de la vie.

En ce début de mois sacré, un sujet de discussion anime les F’tours débats familiaux (ou amicaux). Pour ceux qui ont opté pour le nom du prochain Premier ministre, ils se sont plantés. C’est la cherté de la vie qui arrive en tête au box office ! En effet, les produits de base, à savoir le lait, l’huile, la farine ou encore le sucre, ont connu des hausses de prix ces dernières semaines. On parle de + 10 à +20%. Pour preuve, un œuf vendu 16 centimes/unité, il y a de cela quelques jours à peine, est à la vente aujourd’hui à 1,10 dirhams. Durant la période du ramadan, Dieu sait que la consommation d’œufs est beaucoup plus importante qu’à l’accoutumée.

De plus, outre les produits dits de base, il faut savoir que le poisson et la viande, entre autres, connaissent également une envolée des prix. Alors que le kilogramme de viande était déjà difficilement accessible au plus grand nombre, inutile de nous attarder sur la situation du jour, n’est-ce pas ? En cette de période de «super consommation», des millions de foyers vivent des situations difficiles pour certains, et désespérantes pour d’autres. Tenir bon, requiert, dans certains cas, de posséder des qualités surnaturelles. Certes, l’instinct de survie peut permettre de résister, mais jusqu’à quelle limite…

Vivre en ville, c’est de plus en plus coûteux ! A contrario, si vivre à la campagne peut comporter des avantages, comme le grand air, malheureusement l’air, aussi pur soit-il, n’a pas vocation à «nourrir son homme», comme le dit l’expression. Ainsi, le Maroc et les Marocains traversent un mois de ramadan difficile. Il est intéressant de voir les «Unes» des titres de presse de la place. Des «placards» entiers sur le nom du futur Premier ministre, sur les chances d’un tel par rapport à un tel. Comme si, au final, le «nominé» sera en mesure d’agir efficacement afin que chaque citoyen marocain puisse vivre dignement. Les Marocains n’en sont pas convaincus, mais vraiment pas….

C’est certainement pour cette raison que le peuple n’en a que faire de savoir qui siègera à la Primature ? Ghellab, Douiri, Hejira, El Fassi,… C’est le cadet de leur souci. Ainsi, c’est l’occasion de se faire l’écho de cette «minorité visible» (largement majoritaire au niveau du nombre mais minoritaire quant à son existence réelle auprès des donneurs d’ordres), et plus communément appelée les masses populaires «Ouled Chab» et qui sont loin d’être dupes. L’expression de leur désintérêt le 7 septembre 2007, jour de la tenue des élections législatives, avait un sens et une signification. Celui qu'ils sont acculés, ensevelis, plombés, par des situations d’urgences sociales qui sont souvent intolérables. Et par-dessus le marché, on leur «colle» une augmentation générale (et silencieuse) des prix. Y a en qui sont gonflés, non ?

Rachid Hallaouy
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