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Lancement des travaux de l'autoroute Fès-Oujda

C’est incontestablement un des plus importants chantiers autoroutiers que le Maroc ait jamais réalisé. Le Souverain a en effet donné, hier à Fès sur la route d’Imouzzer, le coup d’envoi des travaux d’aménagement du tronçon Fès-Oujda.

Longue de 328 km, cette infrastructure prolongera l’axe Rabat-Meknès-Fès, déjà en service, et constituera à terme un axe structurant est-ouest. Cette nouvelle voie de communication reste le plus grand axe autoroutier jamais mis en chantier par ADM.

Le projet comporte 10 échangeurs, dont 6 entre Fès et Taza. Il intercepte de nombreuses routes, dont la RN6 reliant Fès à Oujda, deux voies ferrées (Fès-Oujda et Nador-Taourirt), un gazoduc et de nombreuses contraintes réseaux (ONE, OPEN, IAM). Le tracé franchit également de nombreux oueds dont celui de Sebou. Par ailleurs, de Fès, l’autoroute prend les collines d’assaut, pour mieux se laisser aller dans la plaine à partir de Taza. Elle traverse trois régions du Royaume (Fès-Boulemane, Taza-El Hoceïma-Taounate et l’Oriental).
Son axe a été choisi de façon à suivre les crêtes des collines rencontrées. Ceci pour éviter autant que possible la traversée d’oueds, pour minimiser les terrassements qui resteront néanmoins importants.

Une véritable aventure qui va mobiliser des milliers d’hommes, d’ingénieurs, d’architectes et qui se traduira par le déplacement de plus de 84 millions de m3 de terre, la réalisation de 26 viaducs, 75 passages supérieurs, 16 passages inférieurs et 47 passages véhicules, en plus des nombreux ouvrages hydrauliques, passages piétons et passerelles. Le tout, pour un coût estimé à 9,125 milliards de DH, soit 28 millions de DH le kilomètre, hors études et achat des terrains. Pour disposer du financement nécessaire, plusieurs bailleurs de fonds ont été approchés. Y figurent le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe, le Fonds arabe pour le développement économique et social, la Banque européenne d’investissement, la Banque islamique de développement, le Fonds d’Abu Dhabi et le Fonds Opec. Signalons que la quotité de financement par voie d’emprunt s’élèverait à près de 70% du coût total du projet. L’autoroute Fès-Oujda devrait être totalement en service en mi-2010, soit à peine 42 mois plus tard pour 328 km.

Pour respecter cette échéance, le linéaire du projet a été réparti en plusieurs sections. Rien que pour le tronçon Fès-Taza, 12 viaducs ont été extraits de cinq sections pour faire l’objet de 4 autres marchés principaux. Notons que la première section issue d’Oujda sera mise en chantier simultanément avec celles sortant de Fès.

L’objectif est outre réaliser ce chantier en un temps record, évoluer dans l’ultime droite de l’ambitieux programme de 1.500 km d’autoroute à construire à l’horizon 2010. Ce qui permettra une véritable connexion des grands pôles économiques du Royaume. «Il s’agit incontestablement d’une grande ouverture de la capitale spirituelle vers l’Oriental mais aussi un véritable chantier stratégique de développement de Fès», confie à L’Economiste Mohamed Rharrabi, wali de la région de Fès-Boulemane.

L’axe Fès-Oujda favorisera bien sûr l’essor économique et touristique de la capitale de l’Oriental, mais aussi de toutes les régions qu’il traversera (Sefrou, Ras Tabouda, Oued Amlil, Taza, M’Soun, Saka, Guercif, Taourirt, El Aioun et Berkane). Si l’accès rapide à l’Oriental sera également un facteur crucial pour le développement, notamment touristique, de cette région, dont la richesse du patrimoine historique et la diversité de paysages en font l’une des plus belles du territoire. L’activité de la ville Fès ne sera pas des moindres. Les commerçants de la médina tablent déjà sur l’ouverture des frontières avec l’Algérie. Ils disent qu’il y a un grand potentiel à l’export, surtout les produits de l’artisanat.

Environnement: "Zéro dégâts"
Une attention particulière sera accordée à la protection de l’environnement pour le projet d’autoroute Fès-Oujda. Le tracé a été calé de manière à permettre une meilleure insertion dans le paysage. Ainsi, toute une série de mesures limitant l’impact de l’ouvrage sur l’environnement sont prévues. Elles concernent le rétablissement des écoulements naturels et des voies de communication, le franchissement des oueds, la protection des ressources en eau, de la faune et de la flore, limitation des émissions de poussière et des nuisances sonores…
En ce qui concerne la protection des eaux, à titre d’exemple, un dispositif comprenant un déshuileur sera mis en place au niveau des oueds importants, afin de retenir les hydrocarbures et autres matières polluantes flottantes non miscibles dans l’eau.

Youness Saad Alami
Source: L'Economiste

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