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Les touristes français préfèrent le Maroc

Le Maroc séduit toujours les Français. Dans un marché où les clients sont de moins en moins nombreux, il y a de quoi être fier. Le baromètre annuel du Centre des études de l’association des T.O. français, le Ceto, dont 80% des agents sont membres, a dernièrement dévoilé ses résultats de l’exercice 2006.

Un bilan plutôt négatif avec des régressions par rapport à l’année dernière… sauf pour le Maroc. En 2005, il y a eu une forte progression dans le nombre de voyageurs. Cela avait redonné espoir en une reprise des activités du tourisme en France. Mais les résultats de 2006 sont venus infirmer les pronostics. La France envoie à peine quelque 100.000 touristes de plus par an (5.175.501 en 2005, 5.113.395 en 2006). La progression générale n’est donc que de 1,5%, alors qu’elle était de 5,5% l’année dernière. Et c’est la catégorie des voyages à forfait qui a tiré les tendances vers le bas, puisqu’elle a enregistré une baisse de 1,2%. En 2005, une hausse de 6,5% avait été notée.
Dans ces conditions défavorables, le Maroc est pourtant sorti gagnant. C’est le pays qui a reçu le plus de touristes français dans la section forfait. Avec près de 600.000 visiteurs, le Maroc est en progression de 9,3%. Un record!

Le Royaume a ainsi accueilli 23% des touristes français dans la catégorie moyen-courrier. La Tunisie le talonne avec 550.000 touristes (et une amélioration de 7,5%). Hormis ces deux destinations, c’est la chute libre. Des destinations phare qui concurrençaient le Maroc ont perdu de leur attractivité. La Turquie, par exemple, a enregistré un recul de 26,4%, l’Egypte avec moins 38,2%. L’Espagne et l’Italie ont également perdu respectivement 5% et 3,3% de leur clientèle française.
Le ministère du Tourisme explique cette performance par quelques facteurs majeurs. D’abord, la politique agressive de multiplication des vols du point à point entre le Maroc et la France. Il faut dire que l’accord «Open Sky», signé le 12 décembre dernier, est pour beaucoup dans la densification du trafic aérien avec l’Europe, spécialement la France. La libéralisation du secteur a également eu pour effet de développer l’activité des vols secs (par opposition aux formules de voyages) qui se sont développé à 15% pour le moyen-courrier, contrairement au long-courrier où cette activité a reculé de 3%. Chose normale, puisque la proximité encourage les touristes à partir à l’aventure seuls sans l’encadrement des voyagistes.

Le département du Tourisme indique ensuite que cette amélioration est le résultat d’une politique d’image «qui a dépassé la politique touristique et qui fait que le Maroc est présent dans l’esprit du consommateur français». Une réalité à associer avec l’existence de quelques villes star, comme Marrakech.

Mais il ne faut surtout pas s’endormir sur ses lauriers, car un risque, et non des moindres, pourrait compromettre cet «exploit». Le baromètre du Ceto indique clairement que le plus gros des activités des voyagistes est réalisé pendant l’hiver, que ce soit sur le long ou sur le moyen-courrier. Le motif principal du voyage reste donc le froid. Or l’hiver européen se fait de plus en plus doux, ce qui pourrait inciter ces derniers à rester chez eux! A moins que le Maroc ne propose une valeur ajoutée, une offre balnéaire notamment. Espérons que l’aménagement de Tamuda Bay sur la côte nord, ou encore la station Saïdia pallient cette lacune.

Les grands changements dans les mouvements touristiques enregistrés par le Ceto montrent que les tendances sont loin d’être stables. Le futur montrera si l’attraction du Maroc est le résultat d’une politique marocaine efficace ou un simple fruit du hasard.

Ichrak Moubsit
Source: L'Economiste

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