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France : "Chico" Bouchikhi, le plus Marocain des gitans à la télévision

Chico Bouchikhi est un guitariste français d’origine maroco-algérienne, cofondateur du groupe "Gipsy Kings", ayant connu un succès international à la fin des années 1980. Le quotidien France Soir a publié dans son édition du samedi 6 février, un portait du musicien devenu l’un des gitans les plus célèbres. La chaîne France 5 a également fait un film documentaire sur l’ex-leader des Gipsy Kings.

Le documentaire "Chico, un gipsy peu ordinaire" a été diffusé le dimanche 7 février à 16h40 et à 20h35. Il sera rediffusé le jeudi 11 février 2010 à 16h30 sur la même chaîne. Le film de 52 minutes retrace la vie et la carrière de Chico, avec de nombreux témoignages. Le musicien aux "multiples cultures", devenu militant de la paix au Proche-Orient, a été qualifié d’"un des Gitans les plus célèbres dans le monde", par France Soir.

Né à Arles (Bouches-du-Rhône), en 1954, d’un père marocain et d’une mère algérienne, Jahloul Bouchikhi a été surnommé "Chico" – le gamin – en espagnol, parce qu’il traînait avec les aînés. Il s’est approché très tôt de la communauté gitane d’Arles, notamment la famille Reyes, apparentée au grand guitariste Ricardo Baliardo alias Manitas de Plata. "Adopté" par les Gitans, Chico, a appris la musique. Avec les Reyes et les Boliardo, une autre famille de gitans, il crée le groupe "Los Reyes" qui sera plus tard "Gipsy Kings".

Après quelques années de traversée du désert, le groupe a connu un succès planétaire, notamment avec des titres tels que "Bamboleo" et "Djobi Djoba". La formation est même devenue le 1er groupe français disque d’or aux Etats-Unis. Les Gipsy Kings ont gagné les Victoires de la musique du groupe de l’année en 1990. Mais en 1991, les Gipsy Kings se scindent. Chico se serait opposé à leur producteur et quitta alors le groupe. "Les Gipsy Kings étaient mon bébé, en 1991 la séparation a été difficile. Les producteurs de l’époque étaient redoutables, ils ne voyaient que le business alors que nous étions une famille…", a-t-il confié à France Soir.

Celui qui était désormais ambassadeur de la musique gitane, a fondé la même année son propre groupe, "Chico and the Gypsies". Il a renoué avec le succès et s’est retrouvé, inviter par l’UNESCO à chanter devant Yasser Arafat et Shimon Peres, lors du premier anniversaire des accords de paix israélo-palestiniens à Oslo (Norvège). Cruel destin, car il était en face de ceux qui, selon lui étaient responsables de la mort de son frère Ahmed. Ce dernier a été assassiné – par erreur – par le Mossad le 21 juillet 1973 à Lillehammer (Norvège). Il avait été confondu avec Ali Hassan Salameh, leader palestinien, l’un des instigateurs présumés de la prise d'otages des Jeux Olympiques de Munich en 1972, qui a conduit à la mort de 11 membres de l'équipe olympique israélienne.

La plus "grande fierté" de Chico a été sa nomination en 1996 comme artiste et ambassadeur de la paix par Federico Mayor Zaragoza ancien directeur (1987-1999) de l'UNESCO. L’homme riche de ses cultures arabe et gitane, qui a pardonné à l’Israël, s’est produit à Ramallah, avant d’aller de l’autre côté, lors de la fête de Roch Hachana, le nouvel an juif.

Avec son groupe, il sera en concert le 16 avril à l’Olympia (Paris), et le 28 mai à Saint-Rémy-de-Provence (arrondissement d’Arles) pour soutenir le don d’organes. Chico and the Gypsies sera sur le plateau de l’émission "Les années bonheur" de Patrick Sébastien, sur France 2, le 3 avril 2010 à 20h45.

Ibrahima Koné
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