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Ramadan : Les premiers taux d'audience des chaînes marocaines

Les chiffres ne laissent aucune place au doute : pendant les premiers jours du ramadan, 2M a nettement dominé Al Oula. En moyenne, les Marocains ont passé 4 heures 08 minutes devant le petit écran, selon les premiers chiffres de Maroc Métrie.

Qu'ont-ils regardé ? En moyenne toujours, ils auraient passé 1 heure 02 minutes sur 2M (25,2%) contre 38 minutes seulement sur A1 Oula (15,3%). Concrètement, 1,66 million de téléspectateurs ont regardé la chaîne d'Ain Sebaâ contre 647.000 personnes, pour l'ex TVM. Le reste, qui représente quand même près d'un million de téléspectateurs, a tout simplement préféré aller voir ailleurs, sur les chaînes arabes ou occidentales qu'offrent les différents bouquets numériques piratés au Maroc. «Les chiffres des chaînes nationales sont dopés pendant le mois de ramadan qui est une saison qui enregistre toujours de fortes audiences. Les chaînes jouent un peu plus sur la proximité et le public est plus demandeur de production locale», analyse un professeur d'audiovisuel à Rabat.

Le classement des plus fortes audiences donne d'ailleurs une meilleure idée de l'avance de 2M pendant les premiers jours du ramadan. C'est bien simple, résume ce cadre dans une régie publicitaire ayant requis l'anonymat: «la chaîne d'Aïn Sebaâ concentre les 10 meilleures audiences de la première quinzaine du ramadan, toutes tranches et tous programmes confondus. Mais tout cela ne sera officiel qu'à la fin du mois. Pour le moment, ce sont dés tendances, mais qui sont révélatrices».
Premier sur la liste : la sitcom (pourtant tant décriée) de Mbark Ou Massaoud, animée par le duo Abdelkhalek Fahid et Mohamed El Khyari, suivi par le jeu de la sitcom et de la capsule Kamira
Annoujoum, classée troisième. «Cela veut dire que les téléspectateurs restent pendant un bon bout de temps sur 2M après la rupture du jeûne», affirme, non sans fierté, ce responsable à la chaîne.

En terme de part d'audience globale, c'est encore une fois la sitcom Mbark Ou Massaoud qui «casse la baraque». «Ce chiffre nous donne une idée plus précise du nombre de personnes ayant effectivement regardé le programme et non pas seulement ceux qui seraient tombés dessus pendant quelques secondes au hasard d'un zapping» , explique un analyste de la mesure d'audience. La série du duo Fahid-Khyari aurait ainsi été regardée par 4,9 millions de Marocains âgés de cinq ans et plus. A titre de comparaison, la série de Mohamed El Jem sur Al Oula aurait été regardée par 1,1 million de téléspectateurs.

Et encore, selon notre analyste, «les parts d'audience d'Al Oula ne sont pas très stables. Cela veut dire que la chaîne avait de bons produits d'appel, que les Marocains ont donné leur chance à certains produits mais que ces derniers n'ont pas convaincu les téléspectateurs», affirme une source indépendante. Seul programme à approcher les parts d'audience de Mbark Ou Massaoud, le jeu Comedia, qui ambitionne de dénicher de nouveaux talents du rire et qui s'est accaparé pour son premier prime de 21,3% de part de marché sur Al Oula.

Tout cela est bien beau mais reste une question : si les chiffres d'audiences explosent, comment expliquer la non-satisfaction ambiante par rapport à la qualité de ces programmes ? Abdelouwahab Errami, professeur d'audiovisuel à l'Institut de journalisme de Rabat explique : «Un fort taux d'audience ne veut pas dire une grande satisfaction. Et puis, il y a d'autres paramètres qui rentrent en jeu également. Pendant le ramadan, on regarde collectivement la télé. Les choix personnels ne comptent pas beaucoup. On zappe donc sur les programmes les plus consensuels, qui ont l'aval de toute la famille. Les sitcoms d'après le ftour traitent de sujets simples ou simplistes et sont donc accessibles au grand public. Les enfants aiment beaucoup regarder ces programmes également, il ne faut pas l'oublier», affirme Errami. Comment expliquer la suprématie absolue de 2M dans ce cas ? «C'est difficile à expliquer, affirme Errami. Mais disons que de manière générale, la deuxième chaîne jouit d'une meilleure image chez les Marocains».

Un épisode de la série Mbark Ou Massaoud








Source: Le Soir Echos

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