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Tahar Benjelloun : il faut donner à la jeunesse la possibilité de "consommer la culture"

Le Maroc a besoin d'axer ses efforts sur la culture en y réservant un budget conséquent, a affirmé l'écrivain Taher Benjelloun, estimant qu'il faut donner à la jeunesse la possibilité de "consommer la culture".

"La culture est négligée et c'est un problème dont souffrent plusieurs pays", a affirmé l'auteur de "La nuit sacrée" dans un entretien publié vendredi au quotidien Le Matin du Sahara et du Maghreb, estimant que "pour lutter contre les malaises sociaux que ce soit la pauvreté ou le chômage, il faut une alternative surtout en ce qui concerne la jeunesse".

Il a mis l'accent sur la nécessité de "parier sur la culture pour changer les mentalités", appelant, dans ce sens, à la création de centres culturels dans tous les quartiers, des centres ouverts au public.

Ces institutions doivent contribuer à la promotion "de notre culture", a-t-il expliqué. Et de confier: "mon rêve est de créer une sorte de centre Beaubourg (centre culturel créé par Georges Pampidou) à Casablanca et l'on peut le faire", estimant que si les jeunes passent leur temps en face de la télévision ou connectés à Internet en train de voir ce qui se passe à côté, ils perdent tout intérêt pour leur pays".

Evoquant la situation actuelle au Maroc, Benjelloun a estimé qu'il y a une évolution notable et visible. "Je pense que le nouveau code de la famille est un grand pas vers le progrès et le respect des Marocains", a-t-il dit, avant d'ajouter qu'il y a "un autre progrès qui n'a aucun lien avec les lois et décrets, il s'agit des mentalités et c'est un travail qui demande la participation de tout le monde". Il faut qu'il y ait une réelle volonté dans l'espace privé à savoir, la famille, a-t-il souligné.

La parole donnée aux victimes du passé, représente un point fort de cette évolution, a affirmé M. Benjelloun, appelant à applaudir la décision d'ouvrir les dossiers du passé.

"C'est un exorcisme que nous exerçons et qui nous permettra de dépasser cette tache qui marque l'histoire du Maroc et des milliers de familles", a-t-il noté.

La liberté d'expression est un autre point marquant de cette évolution, selon Benjelloun. "C'est une société qui se porte plutôt bien", a-t-il dit, soulignant toutefois que le processus pourrait être plus rapide en remédiant au problème de la pauvreté et des inégalités sociales.

Dans ce cadre, l'auteur de "L'enfant du sable" a mis l'accent sur la nécessité de donner la priorité à la pédagogie. "Tout commence à l'école" a-t-il dit.

Pour ce qui est des droits de l'Homme, Taher Benjelloun a souligné que les droits humains sont nourris de plusieurs éléments : la littérature, l'exigence du respect de soi et par conséquent du respect des autres, estimant que les médias peuvent contribuer à leur propagation.

Source : MAP

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