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Les MRE attaquent Mme Chekrouni sur son bilan : Plus de 65% le jugent médiocre

2139 personnes ont répondu à la question : «Comment jugez-vous le bilan du Ministère chargé de la Communauté Marocaine à l’Etranger?». Le résultat est sans appel.
65.6% des internautes évaluent ce bilan comme étant ’’médiocre’’ et 12.6% le jugent ’’peu satisfaisant’’. 11.6% des participants au sondage se déclarent ’’sans opinion’’. Les avis sont donc majoritairement négatifs, pour rester dans l’euphémisme. Décryptage.

Près de 10% seulement des internautes en font une évaluation plutôt positive: 5.5 % pensent que le bilan est ’’satisfaisant’’ et 4.8% vont jusqu’à le qualifier d’excellent’’.

Telle est donc l’image que renvoie le ministère de tutelle. A l’origine de ce tableau peu flatteur, de l’incompréhension, un manque de communication et surtout un « excès » d’inactivité.

Sur les 60 commentaires des internautes ayant justifié leur vote, aucun ne semble justifier les 10% de satisfaits. Ils sont cependant unanimes sur un point : Madame la ministre Nouzha Chekrouni a bel et bien fait le tour des pays européens. Un peu trop même, de l’avis de beaucoup de participants, qui trouvent qu’elle «passe plus de temps à voyager aux frais de l’Etat», au point de «battre le record des voyages». Certains sont même allés jusqu’à qualifier ces voyages de complaisance de «silat ar’rahim». En fait, «Mme Chekrouni croyait que sa mission était de venir nous voir, nous dire bonjour…» lance un internaute désabusé.
«Le pire, renchérit un autre, est qu’elle lance des invitations à tort et travers, mais quand on veut passer la voir on ne vous laisse même pas rentrer…».

Ainsi, plusieurs commentaires ont soulevé le cruel manque de communication entre le Ministère et les MRE. «Combien de fois je leur ai envoyé un mail pour des informations, je n’ai jamais eu de réponse!» s’indigne Soraya. «Si Internet n’existait pas, pouvait-on savoir l’existence d’un Ministère chargé des MRE ou d’un FINCOME ? » ajoute un autre internaute.
Des questions essentielles telles que la stratégie du ministère sont restées sous la forme d’un gros point d’interrogation depuis cinq années déjà.

Les interventions des internautes ont également révélé la grande confusion qui règne dans les esprits et qui, en plus de l’absence de communication, ne peut être que le reflet de la grande confusion qui règne sur le terrain. La multiplication des interlocuteurs et des intervenants auprès des MRE rend la compréhension très ardue. Entre consulats, ambassades, ministère et fondations, on ne sait plus où donner de la tête. «Qui se charge de nous? Nous demandons à avoir un seul interlocuteur».
«Je me demande s'il n'y a pas un conflit d'autorité entre le ministère de l'immigration et le ministère des affaires étrangères? En tout cas, il est clair qu'il y a une grande confusion dans les têtes, au point que l'on a du mal à comprendre les attributions de Mme Chekrouni», s’interroge un intervenant. «Le présent ministère doit absorber la fondation Hassan II chargée des MRE qui fait double jeu et trouble les faits, elle doit disparaître car trop d’interlocuteurs désorganise toute action pérenne».
Le rôle même du ministère et son utilité sont fortement remis en question. Certains le voient comme «un département alibi», d’autres pensent qu’«il s’agit plus de marketing politique que d’une volonté réelle de faire participer les MRE». Une internaute ajoute que «Mme la ministre n’y est pour rien…C’est un ministère sans autorité, plutôt un département du ministère des affaires étrangères avec un statut VIP».

La solution ? Une instance d’abord issue des MRE. «Je pense que les MRE devraient eux-mêmes proposer leurs services à ce ministère, ce serait d'autant plus efficace qu’un MRE sait ce dont ont besoin ses semblables» affirme Soreya. «Il faudrait que le Ministère soit lié directement au premier ministre, afin de bousculer l’inertie du ministère des affaires étrangères…».

L’insatisfaction des MRE par rapport à leur ministère de tutelle saute aux yeux. Le gouvernement devrait se poser des questions, non seulement concernant la stratégie de son ministère –si tant est qu’elle existe- mais sur son devenir même. Quand plus de 65% des MRE fustigent cinq années d’exercice en qualifiant leur apport de «médiocre», quelle utilité pourrait-on encore trouver à cet organisme?
Comment se fait-il que le taux d’insatisfaction soit aussi élevé quand on ne cesse d’entendre que l’intérêt porté à la communauté marocaine résidant à l’étranger est constamment « entouré de la haute sollicitude royale » ?
La volonté affichée de faire participer les Marocains d’ailleurs dans le développement de leur pays n’est pas suffisante. La communication et la concertation précèdent toujours les actions que l’on veut réussir.

Salma Daki & Mohamed Ezzouak
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