Institut du Monde Arabe : L’état des savoirs dans le monde arabe

Nul doute que la recherche scientifique représente aujourd’hui un enjeu capital pour le développement économique et social. Aussi le retard que connaît dans ce domaine le monde arabe menace-t-il dangereusement son avenir. Il est donc urgent d’étudier les moyens d’inverser la tendance après avoir établi un diagnostic précis de la situation.

Dans les pays arabes, la recherche scientifique est freinée aujourd’hui par une faible recherche fondamentale et par l’absence de recherche avancée dans des domaines cruciaux tels que les technologies de l’information. L’une des raisons en est la faiblesse des sommes allouées à la Recherche et au Développement (R&D) : leur montant ne représente en effet que 0,2% du BNP dont la plus grande part d’ailleurs est engloutie par les salaires. Cette situation se répercute dans l’enseignement supérieur où seulement 5% des étudiants en moyenne se consacrent aux branches scientifiques. En Corée du Sud, ce sont 20% des étudiants qui choisissent ces branches. Il n’est donc pas étonnant que le nombre de brevets annuellement déposés soit moins de 500 pour la totalité du monde arabe, alors qu’il est de 16.328 en Corée du Sud.

Que faire face à cette situation ? Il convient d’élucider au préalable les raisons profondes du retard, en particulier l’état général de la culture et de l’édition. C’est à cette condition seulement qu’il sera possible d’entrevoir une issue à la crise. Car on ne peut aujourd’hui se contenter d’en accuser indéfiniment la fuite des cerveaux vers les pays d’Occident. Les méthodes d’enseignement des sciences et les filières mises en place doivent être aussi examinées. Mais au-delà c’est la perpétuation d’un type de savoir fondé sur la répétition qui empêche la formation de véritables chercheurs, comme l’ont souligné les rédacteurs du Rapport sur le développement humain du PNUD.

A partir d’un diagnostic sans complaisance, il conviendra donc de rechercher des solutions sur le moyen et le long terme et de développer un partenariat avec l’Europe de manière à favoriser des transferts de technologie. Les chercheurs immigrés pourraient alors constituer des pôles pour des actions en direction des pays du Sud.

Programme

9h30 – 10h00 - Allocutions d’ouverture :
Yves Guéna, président de l’Institut du monde arabe
S.E.M. Abdulaziz Othman Altwaijri, directeur général de l’ISESCO


1ère séance : 10h30 – 12h30
Éducation et recherche
- Zohra ben Lakhdar, physicienne, Faculté des Sciences, Université al-Manar, Tunis (Tunisie)
- Mouïn Hamzé, secrétaire général du Conseil national pour la recherche scientifique, Beyrouth (Liban)
- Gabriel Mergui, directeur de Genopole International, Evry (France)
- Dr Mo’taz Khorchid, vice-président de l’université du Caire pour les études supérieures et la recherche scientifique (Egypte)

Déjeuner

2e séance : 14h30 – 16h00
Formation et développement
- Dr Abdeali Elamrani-Jamal, philosophe, directeur de recherche au CNRS
- Mounir Chamoun, psychanalyste, vice recteur à la recherche, Université Saint-Joseph, Beyrouth (Liban)
- Hamed Ben Dhia, président de l’université de Sfax (Tunisie)
- Rachid Benmokhtar Benabdellah, ancien ministre marocain de l’Education, président de l’université Al-Akhawayn, Ifrane (Maroc)


3e séance : 16h30 – 18h00
Perspectives : transferts et pôles technologiques
- Dr Abdallah Al-Najjar, professeur de physique à l’université de Sharjah, (Emirats Arabes Unis), président de la Fondation arabe des sciences et technologies (ASTF)
- Professeur Ali Sayigh, directeur général de World Renewable Energy Network (WREN), rédacteur en chef du Renewable Energy Journal, Brighton (Royaume Uni)
- Jalil Benabdillah, PDG de SD-Tech, président de Erasmus Student Network (France)
- Elmostafa Bahraoui, chercheur au Laboratoire d’Immuno-virologie de l’Université Paul Sabatier, Toulouse


Séance de clôture : 18h00 – 18h30
S.E.M. Hassan Abouyoub, ancien ministre, ancien ambassadeur du Maroc en France


Infos pratiques
Auditorium (niv.-2)
Entrée libre.
Info Colloque : 01 40 51 38 59

Comité d’organisation
Isesco (Islamic Educational Scientific and Cultural Organization), Rabat
Institut du monde arabe, Paris

en collaboration avec l’Académie française des sciences, Paris

Source : Communiqué de presse