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Documentaire sur France3-Normandie : Casablanca souvenirs

Samedi 12 février 2005 à 16h50

Photo de classe
En bas, à gauche, un garçonnet, les yeux fermés, a curieusement répondu à l'injonction du maître d'école. " Croiser les bras ", pour lui, c'était ça. Cette photo a été prise en 1960 à l'école communale de Aïn Diab à Casablanca. Jean-Michel fait partie intégrante du groupe, et dans le même temps s'en distingue nettement, à l'image de sa place dans la société.

Jean-Michel est aveugle.
Il retourne dans son pays natal, la Maroc, qu'il a quitté voilà quarante ans. Il est accompagné de son fils Jean-Marc, voyant, âgé de douze ans, qui désire connaître les lieux où son père apprit à appréhender le monde sans la vue. Tous les deux passent plusieurs jours à Casablanca en compagnie de Rachid, un ancien camarade de classe de Jean-Michel à l'école des jeunes aveugles. Ils (re)découvrent au gré des souvenirs et des rues de l'ancienne ville coloniale, l'école des aveugles, le quartier d'Aïn Diab, le marché des Habous, le phare d'El Hank, ou la grande Mosquée.

Au cours de ce voyage, ces passeurs entre le monde des voyants et celui des non-voyants nous invitent à nous interroger : un aveugle peut-il nous apprendre à mieux voir ?

JEAN-MICHEL ALBERT est né dans le nord-ouest du Maroc. Sa famille, d'origine hispano-flamande, est installée dans cette région depuis plusieurs générations. Son père est maçon.
En 1960, la famille Albert déménage à Casablanca. Jean-Michel fréquente alors une année la communale puis intègre l'école pour aveugles. Grâce à l'exigence, la ténacité et même la sévérité de ses parents qui lui ont appris à composer avec sa différence, il suit une scolarité quasi-identique à celle de ses frères et sœurs.
En 1965 il quitte le Maroc pour poursuivre en France ses études en France. Son histoire se conjugue alors avec sa volonté de surmonter son handicap et de rester, plus que quiconque peut-être, actif grâce à des études secondaires, l'apprentissage de la musique, la pratique du vélo en tandem, le dressage des chiens d'aveugles, la radioamateur, les voyages…

Jean-Michel est marié depuis treize ans avec Armelle, infirmière dans un hôpital psychiatrique. Ils ont deux enfants : Jean-Marc (douze ans) et Mathilde (quatorze ans). Tous les trois sont voyants. En 1992, il est licencié économique de son poste de standardiste trilingue dans un laboratoire pharmaceutique. Il décide alors de se consacrer à la transcription du " noir " (textes écrits ou imprimés) en braille.

BERNARD MONSIGNY a réalisé une douzaine de documentaires, parmi lesquels " Merci Monsieur Compas " (sur l'organisation sociale au sein du groupe Boussac) produit par l'INA et diffusé sur FR3, " Vive la locale ! " (sur les journalistes localiers et leurs photos de groupe) diffusé sur France 3 et produit par les Films d'Ici, et " J'aurais préféré qu'on se tutoie " (sur la rencontre entre des jeunes d'un hôpital psychiatrique et des lycéens de classe de philo) diffusé en salle et sur France 3. Il est formateur à l'INA .

Source : France3 Normandie

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