L’organisation de l’Etat islamique prépare-t-elle des attaques aériennes contre le royaume ? Des médias arabes et marocains relaient des informations publiées par le quotidien italien L’Espresso annonçant l’imminence d’un nouveau «11 septembre». Dans son alerte, la source dit s’appuyer sur des informations des services secrets de Rome transmises à leurs homologues à Rabat, Alger et Tunis.
L’Espresso avance que Daesh aurait entrainé des pilotes kamikazes, dont une majorité de Marocains, dans les zones qu’elle contrôle en Syrie et en Irak en vue d’effectuer des opérations suicides au Maghreb et même dans les pays de la rive nord de la Méditerranée. Des attaques qui seraient menées à partir du territoire libyen, estime le journal de gauche proche de la coalition au pouvoir en Italie.
Des informations déjà servies il y a huit mois
Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que des médias locaux et internationaux véhiculent ce genre d’informations. Août 2014, la rumeur sur la disparition de onze avions du tarmac de l’aéroport de Tripoli s’était répandue comme une trainée de poudre. Prenant très au sérieux les menaces d’attaques aériennes visant le Maroc, l’armée avait même installé des rampes de missiles sol-air d’abord à Casablanca puis dans d’autres villes. Un état d’alerte générale qui avait duré pendant quelques semaines avant qu’il ne soit finalement levé.
La publication d’informations aux Etats-Unis jugeant sans fondements «les allégations d'un possible «11 septembre» maghrébin avait contribué au retour au calme. Les autorités marocaines s’étaient rendues compte que la menace était surestimée voire même inexistante. Depuis, on n'a plus entendu parler du dossier des onze avions supposés tombés entre les mains de groupes terroristes en Libye.
Huit mois plus tard, un média italien brandit donc de nouveau l’épouvantail de bombes-avions, mais dans quel intérêt ? En février dernier, le ministre italien des Affaires étrangères plaidait pour une intervention militaire en Libye. Au lendemain du sommet arabe tenu fin mars en Egypte, le premier ministre italien, Matteo Renzi déclarait que «le consensus politique porte sur la nécessité absolue d'une intervention en Libye, avant que les forces de Daesh ne s'emparent d'une grande partie du territoire de ce pays».