Al Watan Al Ane compare Hollande à Hitler au moment où le Maroc et la France tentent une réconciliation

Un hebdomadaire arabophone marocain met le gouvernement Benkirane dans un réel embarras. Dans sa dernière édition, Al Watan Al Ane, publie en couverture un photomontage du président français, François Hollande, en Hitler, sous un titre provocateur : «Les Français rééditeront-ils l’holocauste pour exterminer les musulmans de France ?».  

La Une en question pourrait donner lieu à des poursuites judiciaires contre le directeur de la publication, et ce, conformément à l’article 52 du code de la presse du 3 octobre 2002, toujours en vigueur. Celui-ci stipule que «l'offense commise publiquement envers la personne des chefs d'Etat et leur dignité, les chefs de gouvernement, les ministres des affaires étrangères des pays étrangers sera punie d'un emprisonnement d'un mois à un an et d'une amende de 10.000 à 100.000 dirhams ou de l'une de ces deux peines seulement». La balle est désormais dans le camp de Mustapha Ramid en sa qualité de chef de parquet général.

Les explications du directeur de Al Watan Al Ane

Apparemment, Abderrahim Ariri ne mesure pas encore la portée de sa couverture alors que les officiels marocains prospectent des voies pour une réconciliation entre les deux pays. Il explique dans des déclarations à FranceTV Info, que la comparaison avec le régime du Troisième Reich est «une sonnette d'alarme pour la classe politique, au Maroc et en France. Depuis l’attentat contre Charlie Hebdo, nous avons beaucoup de témoignages qui nous indiquent que l'islamophobie a pris des proportions très inquiétantes en France ». Et de préciser qu’«ils vivent sous la menace, sous une tension, craignant à chaque instant d'être victimes d'un acte criminel».

Ariri, connu pour être très volubile lors de ses participations à des émissions de débats sur les plateaux de chaînes marocaines, enfonce le clou en affirmant que «l'acte terroriste (commis le 7 janvier par les frères Kouachi) est un don du ciel pour Hollande, qui en a profité pour se redonner une virginité politique».