Samedi, une maman de Tarbes, une commune du sud de la France, a écrit un courrier au roi Mohammed VI où elle sollicite «son attention bienveillante». Sandrine*, dont le mari est de nationalité marocaine, n’a plus revu ses deux petites filles, âgées de 4 et 2 ans et demi, depuis plusieurs jours déjà. Et pour cause, elles étaient sur le point d'être emmenées par leur père en Syrie.
Tout a commencé le 1er octobre dernier lorsque Sandrine venait d’accoucher de leur troisième enfant, un petit garçon, rapporte le journal en ligne Ladepeche.fr. Deux jours plus tard, son mari l’abandonne à l’hôpital avec le bébé pour partir au Maroc, voire soi-disant sa maman mourante. Il emmène alors leurs deux petites filles avec lui.
Arrestation
Puis, le 16 octobre dernier, le mari qui se fait appeler à présent Abou Assia El Maghribi, est arrêté à l’aéroport de Casablanca alors qu’il s’apprêtait à se rendre en Syrie, via la Turquie. Au moment de son interpellation, il était accompagné de ses deux filles, mais aussi d’une nouvelle épouse. Les autorités marocaines confient alors les enfants au père du terroriste présumé.
Malgré une plainte déposée par la maman pour «enlèvement», rien n’a été fait pour le retour des deux filles en France. «Vendredi, j'ai pu parler à mes enfants au téléphone. L'aînée répète toujours la même chose : papa est parti, des messieurs sont venus nous chercher», déplore Sandrine.
La lettre
«Je connais votre attachement à la famille et aux enfants et vous savez combien ceux-ci ont besoin de l'amour de leur mère. A… et L… sont si jeunes, l'aînée va avoir 4 ans le 1er novembre et la petite de 2 ans est si fragile : née prématurément, elle souffre d'une cardiopathie qui nécessite une grande vigilance et une prise en charge globale et coordonnée dans un service de Tarbes spécialisé en soins neuro-moteurs (3 fois par semaine). Elle bénéficie d'ailleurs d'une reconnaissance d'invalidité établie entre 50 et 80 % depuis juillet 2013. Elle a rendez-vous le 12 décembre 2014 pour un contrôle semestriel dans le service du Professeur A… à l'Hôpital Purpan à Toulouse», écrit-elle dans le courrier, diffusé par la même source.
Et d’ajouter : «Je me bats depuis dix jours pour obtenir leur retour auprès de moi et je ne comprends pas pourquoi la situation est si complexe. Aujourd'hui je vous supplie de bien vouloir faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me permettre de retrouver mes deux filles au plus vite».
(*) Prénom modifié pour des raisons de sécurité.