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Grand Angle

Maroc : Amnesty demande la libération immédiate des militants condamnés pour fausses allégations de torture

Pour Amnesty International, il n'existe aucune autre issue. Les militants condamnés pour fausses allégations de torture au Maroc doivent être "immédiatement" libérés. C'est l'appel lancé hier par l'ONG aux autorités chérifiennes, estimant que leur attitude envers les citoyens "renforce la culture de l'impunité". Les cas de Wafaâ Charaf et Oussama Hassni, particulièrement évoqués. Détails.

Publié
Affiche de la récente campagne d'Amnesty International contre la torture au Maroc.
Temps de lecture: 2'

Les militants emprisonnés après avoir déclaré qu'ils avaient été enlevés et torturés "doivent être immédiatement libérés et sans condition", a déclaré jeudi 14 août Amnesty International. L'ONG fait ainsi allusion à Wafaâ Charaf et Oussama Hassni.

La condamnation de Wafaâ Charaf est encore toute fraiche. Mardi 12 août, la jeune militante a écopé à Tanger d'un an de prison et 1 000 dirhams d'amende pour "fauses allégations de torture". Elle devrait aussi verser 50 000 dirhams de dommages et intérêts pour dénonciation calomnieuse.

Pour rappel, Wafaâ a été arrêtée le 8 juillet dernier et placée en détention pour avoir porté plainte pour des actes de torture dont elle avait été victime suite à sa participation à la manifestation des travailleurs du 27 avril dernier à Tanger. Alors qu'un certificat médicale justifiait des blessures légères, son arrestation avait eu lieu avant même la fin de l'enquête. Et selon un avocat de la défense, le tribunal avait refusé d'appeler des témoins clés lors de son procès.

Même cas de figure pour Oussama Hassni qui a écopé le 23 juillet dernier de 3 ans de prison ferme pour "allégations mensongères de torture" et "dénonciation d'un crime que le plaignant sait qu'il ne s'est pas produit". Il est également sommé de verser 100 000 dirhams d'amendes de dommages et intérêts à la police marocaine pour dénonciation calomnieuse.

"Message dissuasif pour faire taire les victimes, de quoi renforcer la culture de l'impunité au Maroc"

L'on s'attendait bien à ce que ces différentes condamnations ternissent le blason du Maroc auprès des organisations internationales des droits de l'homme qui ont souvent condamné l'attitude des autorités faces aux actes de torture subis par les citoyens militants. "Personne ne devrait être emprisonné pour avoir signaler des actes de torture, et la dénonciation calomnieuse ne devrait pas être une infraction pénale", a déclaré Said Boumedouha, Directeur adjoint du Programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d'Amnesty International.

D'après lui, les condamnations de ce genre sont en fait "un message dissuasif à toute personne ayant subi des actes de torture ou tout autre mauvais traitement, en leur faisant savoir qu'elles feraient mieux de se taire au risque de finir derrière les barreaux". Said Boumedouha n'y va pas de main morte. Pour lui, cette manière d'agir n'aura pour seul effet que de "renforcer la culture de l'impunité au Maroc". "La torture ne pourra être éradiquée que quand les victimes pourront briser le silence en toute sécurité et quand les auteurs de tels actes seront traduits en justice", a-t-il conclu.

Les autorités marocaines n'ont pas encore réagit à cet appel, mais il semble évident que celui-ci est diamétralement opposé à la volonté du ministre de la Justice, Mustapha Ramid, de sévir contre les auteurs des allégations de torture. Jusqu'à maintenant, les récentes plaintes pour torture n'ont pas abouti à une condamnation des mis en cause. 

Un avenir se construit ensemble
Auteur : FATEM95
Date : le 16 août 2014 à 18h25
Je vis effectivement à l'étranger et je rentre plusieurs fois par an au Maroc. En cumulé je dois bien passer deux mois par an. J'ai la chance de côtoyer la couche populaire, la couche aisée et ceux au pouvoir à différents niveaux. J'ai eu la chance de rentrer depuis trente ans tous les ans au Maroc. Les quinze premières années cela bougeait très peu. Sur le plan économique comme politique, mais pays stable. Depuis quinze ans, les choses bougent, c'est vrai plus en économie qu'en politique.

Je discute beaucoup avec les gens (souvent un bon niveau d'instruction). La position est toujours la même. On voit beaucoup de pays tomber dans l’instabilité et on n'en veut surtout pas. Ce n'est pas un déni des injustices mais du pragmatisme. Le besoin immédiat est celui des conditions de vie et de l'emploi. Pour le reste ce n'est pas vital pour l'instant et on est content de voir notre pays évoluer dans la stabilité.

Tu sais le citoyen lambda a une vision précise et nette du pays. Quand je lis dans ton post que les gens "instruits" peuvent faire avancer les choses, cela me fait peur car les guides éclairés qui montrent le chemin on en connait, ce sont les dictateurs. Et c'est contraire à la démocratie. Le mouvement du 20 février n'est pas si "propre" que cela. Il y a des jeunes qui vivent une utopie dans leurs rêves et veulent la voir se concrétiser. Quand on regarde de plus près sur la composition de ce mouvement on trouve des gens de l'extrême gauche alliés aux islamistes. Je ne partage le modèle de société ni des uns ni des autres. Et puis ce mouvement reste ultra minoritaire.

Si on affaiblit le pouvoir en place et on va voir surgir inévitablement l'instabilité. Notre voisin algérien a lancé fin des années 80 la démocratie la plus aboutie du Monde arabe. Résultat ce sont les islamistes qui gagnent les élections et ce sont les militaires qui reprennent les rênes de plus belle. Que de l’extrémisme dans les deux cas. Je préfère un modèle politique qui fonctionne dans la continuité et avec l'accompagnement d'un décollage économique.

Il y a l'utopie (qui m' fait rêver quand j'avais 20 ans) et la réalité qui me fait dire aujourd'hui que Hassan 2 n'avait pas que des inconvénients malgré le fait que j'ai vécu les années 70, juin 1981, les émeutes de 1984, etc.

Il faut aussi être patient, le système se réforme mais à la vitesse humaine car la démocratie est un apprentissage et pas seulement des gens "instruits". C'est surtout la grande masse populaire qui vote et qui remplit les fonctions de police, de justice et de l'autorité publique de façon générale. J'ai vu des gens donner des leçons et faire pire une fois qu'ils ont des miettes de pouvoir. Il faut attendre et le changement s'installe progressivement comme dans d'autres pays en développement ou développés récemment. Notre tour viendra.

Et puis le "modèle" occidental unique: démocratie laïque (qui ne veut pas se dire athée) ne s'applique pas à un pays à 90% croyant et pratiquant et qui tient à sa culture et son histoire propre. Mais ce n'est pas éternel.

Pour résumer, d'accord avec toi pour dire il faut que le système soit moins féodal, mais ma position est de laisser évoluer une fois que la dynamique du changement est avérée.
C'est la réalité !
Auteur : salmones
Date : le 16 août 2014 à 18h24
Salam,

C'est une triste réalité que bcp de Marocains sont encore analphabètes. Le contestez-vous ?

De plus, si vous me répondez en français sur un site internet, cela prouve que vous avez eu une instruction.
Vous êtes donc aussi INSTRUIT !

Quel est donc votre problème Mr HAJEB ?

VOUS ETES REDHIBITOIRE....
Auteur : Daït Aoua
Date : le 16 août 2014 à 16h51
Je vous cite : beaucoup de Marocains du Maroc sont encore analphabètes.......... !!!!!!!

C'est pourquoi NOUS ( " vous ") en tant que gens ( " INSTRUITS " ) devons montrer l'exemple... !!!!!!! c'est prouvé.. !

Nous Marocains autochtones, on sait pas ce qu'on ferait sans votre science infuse....Mr salomones.... !!!!!!!
Que faire ?
Auteur : salmones
Date : le 16 août 2014 à 16h02
Je reprends ta phrase "Et on a pas envie de changer de système politique". Le "on" me gêne dans le sens où tu sembles parler au nom de tous les Marocains. Le M20 avait milité pour un régime de monarchie parlementaire, je trouve cette approche intéressante. On ne peut pas mettre tous les pouvoirs entre les mains d'une seule personne, aussi vertueuse soit-elle. De plus, on sait tous que le roi ne rend compte de rien, il fait ce qu'il veut. Le danger avec un tel régime c'est de retomber sur un roi comme l'a été son père. Tu comprends ?

Ensuite, tu dis que "les gens ne descendront pas dans la rue car ils n'ont rien à reprocher au système". Tu te trompes, ils ont bcp à reprocher à ce système, seulement les Marocains n'ont pas la culture de la contestation. Je pense que leur attachement au roi les rend aveugle. Par exemple, ils pensent que s'attaquer au système revient à s'attaquer au roi. De toute façon, on a ce qu'on mérite et les Marocains, une fois éveillés, exigeront mieux. C'est une question de temps.

Le système s'auto-réforme progressivement ?
Je ne suis pas d'accord avec toi sur ce point, je pense au contraire que le système s'adapte aux évolutions. Un système ne change jamais par hasard, c'est toujours lié à quelque chose. Des millions de Marocains vivent à l'étranger et sont imprégnés de la culture démocratique. Des millions de Marocains au Maroc sont adeptes d'internet, un outil qui échappe au contrôle de l'Etat.

Je conçois volontiers que ce genre de débat exige d'avoir un certain bagage intellectuel. Et que bcp de Marocains au Maroc sont encore analphabètes. C'est pourquoi, nous en tant que gens "instruits" devons montrer l'exemple. Nous ne devons pas nous rabaisser au niveau d'une discussion de café.

Pensons à l'avenir de notre pays, pensons à ce qu'il y a de mieux pour le Maroc.
Le constat est toujours facile
Auteur : FATEM95
Date : le 16 août 2014 à 15h05
Le constat est toujours facile à faire. Peut-on changer les choses du jour au lendemain ? c'est impossible car on ne peut pas changer tout le système judiciaire et surtout les hommes. Et on n'a pas envie de changer de système politique. Les gens ne descendront pas dans la rue parce qu'ils n'ont rien à reprocher au système, et les conséquences d'instabilité que tu sembles minimiser, sont énormes.

Que faire ?
Je pense que le système s'auto-réforme progressivement. On n'est plus dans la jungle des année 70. Le citoyen peut s'exprimer quand il ne fait pas dans l'excès et dans la violence et quand il ne touche pas aux sacralités du pays.

La lutte contre le sous-développement et la pauvreté me semble aujourd'hui prioritaire. Car c'est l'avenir du pays qui est en cause. Pour le reste une dynamique est là et il n'y a aucune raison pour qu'elle ne continue pas.

Il faut revoir l'histoire des démocraties, il ne se sont pas faites du jour au lendemain. Il a fallu trois siècles pour l'Europe. Pour la Corée du Sud, il fallu une quarantaine d'années. Le pouvoir dictatorial de l'Armée ne s'est affaibli qu'une fois que le pays avait rejoint le Club des pays développés.

A méditer...
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