Mustapha Belkharraz, originaire de Béni Mellal, vient se rajouter à la liste des détenus salafistes morts en prison. Le décès s’est produit le mardi 5 août, indique aujourd’hui une association islamiste. Placé en détention provisoire à Salé II, depuis plus sept mois, le défunt faisait partie des 128 anciens jihadistes qui combattaient sur le front syrien avant de choisir de déposer les armes et rentrer au Maroc.
Le décès a-t-il été causé par une négligence médicale ?
Les causes exactes du décès de Belkharraz alimenteront sans aucun doute la polémique entre la Haute délégation des prisons et le tissu associatif salafiste. Dès aujourd’hui, la Commission conjointe de défense des détenus islamistes privilégie, dans un communiqué parvenu à Yabiladi, la thèse de la «négligence médicale» comme cause de la mort. L’association avancent que l’ex-combattant en Syrie souffrait, depuis son incarcération à Salé II, d’un un asthme aigu.
L’ONG en question demande aux services du sahraoui Mohamed Saleh Tamek d’ordonner une enquête en vue d’élucider les circonstances exactes du décès de Belkharraz. Elle souhaite par la même occasion que les personnes qui se seraient rendues coupables de «négligence médicale» soient poursuivies en justice.
La responsabilité de Benkirane en tant que tutelle pointée du doigt
Dans le viseur de l’association figure également la présidence du gouvernement en sa qualité de tutelle sur le secteur des prisons. Mais la requête a très peu de chances d’avoir un écho favorable.
Mustapha Belkharraz n’est d’ailleurs pas le premier détenu salafiste qui meurt en prison. Bien avant lui, il y avait le cas de Mohamed Ben Jilali. Ce prisonnier qui soufrait d’handicap est décédé début novembre 2013, après cinq jours de coma à l’hôpital Mohammed V de Meknès. Presque neuf mois après cet incident la Haute délégation des prisons n’a pas entrepris la moindre enquête.
La Commission conjointe de défense des détenus islamistes a également alerté de la détérioration de la santé du salafiste Mohamed Cheddad, également incarcéré à Salé II. Ce dernier souffrirait, depuis trois mois, d’une insuffisance rénale.